Guillermo del Toro est un réalisateur fascinant. Il a résisté à la lessiveuse hollywoodienne (Hellboy, Hellboy 2, Pacific Rim) pour conserver l’identité visuelle de ses premiers films (Le Labyrinthe de Pan, L’Échine du diable).
Un cinéma gothique, fantastique, onirique (ça rime !)
Crimson Peak est son film le plus abouti qui mêle tous les genres sans perdre en cohérence.
Sa première moitié se déroule dans la bonne ville de Buffalo à la fin du XIXe siècle. On se croirait dans un roman d’Edith Wharton. Edith (!) Cushing, impeccablement interprétée par la blonde Mia Wasikowska (Alice au pays des merveilles, Jane Eyre), fille unique d’un veuf fortuné, gribouille des histoires de fantômes et s’amourache d’un nobliau anglais.
La seconde partie bascule dans le fantastique, lorsque l’innocente Américaine suit son jeune époux outre-Atlantique dans l’inquiétant manoir qu’il possède sur une lande battue par le vent.
Le scénario de Crimson Peak n’est pas surprenant, mais ce n’est pas un problème. L’intérêt de Crimson Peak est dans son visuel éblouissant. Chaque plan est millimétré. Chaque décor est étonnant. Chaque costume est parfaitement coupé.
Peu importe qu’on ne se laisse guère entraîner dans cette histoire de fantômes anglais, le plaisir des yeux emportant tout le reste.