Clash ★☆☆☆

À l’été 2013, Le Caire est à feu et à sang. Deux ans plus tôt, la révolution arabe a renversé le président Moubarak. Les Frères musulmans ont gagné les élections ; mais, après l’occupation de la place Tahrir, l’armée reprend le pouvoir. Un fourgon pénitentiaire accueille une dizaine de manifestants aux convictions politiques et religieuses divergentes.

Le cinéma offre des témoignages fascinants sur la révolution égyptienne. Qu’il s’agisse de documentaire (« je suis le peuple », 2014) ou de film (« Après la bataille », 2012), ils en disent plus que de longs discours sur le ras-le-bol du peuple contre le régime corrompu de Moubarak et la tentation ambigüe d’un pouvoir religieux. « Clash » s’inscrit dans cette veine, qui ambitionne de filmer une révolte urbaine sans jamais quitter l’intérieur d’un fourgon.

Claustrophobes s’abstenir ! Mohamed Diab aime les espaces clos. Après « Les Femmes du bus 678 », dénonciation rageuse des violences faites aux femmes, il plante sa caméra dans un panier à salades. Toute l’action s’y déroule, quasiment en temps réel.

Au fur et à mesure que la journée avance, ce fourgon se remplit. Deux journalistes. Des manifestants anti-Morsi. Des Frères. Avec la température qui monte, le fourgon se transforme en cocotte-minute. L’explosion menace à chaque instant.

Sur le papier, cette idée de mise en scène est bigrement alléchante. Mais sa réalisation peine à convaincre. Chaque personnage devient sa propre caricature : la femme voilée, le vieux religieux, le jeune hédoniste, l’intellectuel laïcard, le militaire borné … L’intrigue peine à avancer, rythmée par les chaos de la manifestation dont on entend les grondements indistincts. L’action se réduit à une série de disputes, plus ou moins répétitives. Au bout d’une heure trente sept, on est soulagé d’ouvrir les portes et de sortir au grand air.

La bande-annonce

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