La Sociale ★★☆☆

La Sécurité sociale est née en 1945. Ce documentaire retrace son histoire et réhabilite la figure de Ambroise Croizat, son père fondateur. Il en prend la défense et récuse les critiques néolibérales qui lui sont adressées.

Gilles Perret est un vieux routier du documentaire dont les récentes réalisations se fraient un chemin en salles. Très ancré dans son terroir haut-savoyard où il s’attache à recueillir la parole des acteurs, il revendique un cinéma engagé à gauche dans la défense des idéaux de la Résistance  (Walter, retour en résistance, 2009) ou la dénonciation des travers de la mondialisation  (Ma mondialisation, 2006).

C’est donc un plaidoyer univoque pour la Sécu qu’il réalise en faisant parler les archives, les historiens qui les ont étudiés et les derniers acteurs de sa création. Particulièrement attachant est le témoignage de Jolfred Fregonara (quel nom !), 96 ans, cégétiste et communiste, membre fondateur de la première caisse de sécurité sociale de Haute-Savoie.

Gilles Perret est moins convaincant quand il s’attaque à l’histoire immédiate. Alors que l’évocation de la figure d’Ambroise Croizat occupe une bonne moitié du documentaire, la réforme de 1967, la création de la CSG en 1988 et les grèves de 1995 font l’objet de mentions trop brèves pour être pertinentes.

Sans doute ce documentaire a-t-il ses vertus. Mais sa réalisation bien sage peine à susciter l’enthousiasme. Avec Sicko Michael Moore brossait un tableau décapant de l’état de délabrement du système de santé américain. Gilles Perret n’a ni son humour frondeur ni son sens du rythme. Dommage.

La bande-annonce

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