American Pastoral ★★☆☆

Dans l’Amérique des années 60, tout semblait sourire à Seymour « Suède » Levov. Ancienne gloire de son lycée, héritier de l’usine de peausserie de son père, il a épousé Miss New Jersey. Mais  sa vie se dérègle lorsque sa fille unique entre en crise ouverte contre ses parents.

Philip Roth est probablement l’un des plus grands romanciers contemporains. Chaque année son nom figure parmi les favoris du Nobel de littérature. Chacun de ses derniers romans a été salué par une critique unanime. Pourtant, son œuvre n’a que rarement été adaptée au cinéma : « Portnoy et son complexe » et « Goodbye, Columbus » remontent au début des années 70. « La Couleur du mensonge » (2003), adapté de « La Tâche », est tombé dans un légitime oubli malgré l’interprétation de Anthony Hopkins et de Nicole Kidman.

C’est étonnamment Ewan McGregor qui s’est attelé à la tâche de l’adaptation de « Pastorale américaine » (1999).  Le primo-réalisateur est un acteur reconnu qui n’a pas résisté à la tentation de s’arroger le premier rôle. Il s’est montré plus judicieux dans le choix de ses partenaires : Jennifer Connelly et Dakota Fanning interprètent sa femme et sa fille.

Le roman était d’une grande complexité. La famille Levov, le grand-père juif ashkénaze, le père, sportif accompli et mari idéal, la fille, couvée par des parents aimants qui fait exploser le cocon familial, était une métaphore de l’Amérique des Trente Glorieuses, de la Guerre du Vietnam et du Watergate. Ce roman de plus de cinq cent pages peine à se résumer à deux heurs de films. Ewan McGregor va à l’essentiel : la rébellion d’une fille face à l’amour inconditionnel de son père. Il y perd du coup en densité et décevra les amoureux de l’œuvre de Philip Roth sans convaincre ceux qui ne la connaissent pas.

Un seul exemple : le livre évoque à demi-mots l’hypothèse d’une relation incestueuse entre Seymour et sa fille – qui expliquerait largement la réaction de celle-ci à l’adolescence. Cette dimension est explicitement rejetée dans le film. On se demande bien pourquoi…

La bande-annonce

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