Corniche Kennedy ★☆☆☆

À Marseille, sur la Corniche Kennedy, des jeunes des cités défient leur peur en se jetant à l’eau. Suzanne les regarde, les envie, les approche.

Les adaptations des romans de Maylis de Kerangal se suivent… et ne se ressemblent pas. Autant j’avais adoré « Réparer les vivants », autant j’ai été déçu par « Corniche Kennedy ».

De quoi s’agit-il ? D’une métaphore : celle du plongeon dans le vide. Du vertige et de la gravité qu’on défie. De la peur qu’on ressent du haut du plongeoir. Du plaisir qu’on éprouve à l’avoir vaincue une fois dans l’eau.

Le plongeon dans le vide, on l’aura compris, c’est le passage de l’adolescence à l’âge adulte pour ces jeunes et pour Suzanne qui révise mollement son baccalauréat.

Le scénariste a dû trouver que ce sujet était trop ténu pour tenir la durée d’un film. Du coup, il lui a donné de la chair en y greffant une histoire policière. Un des jeunes plongeurs, Marco, est acoquiné avec un caïd local que la police criminelle cherche à faire tomber en convainquant Marco de le « balancer ».

Le film « Corniche Kennedy » a une immense qualité : il est constamment filmé au bord d’une mer ensoleillée et chaleureuse qui illumine chaque centimètre la pellicule. On est bien loin des lumières jaunâtres de French Connection où William Friedkin filmait la deuxième ville de France comme le lieu de tous les trafics. Jamais Marseille n’a été plus lumineuse, plus liquide, plus sauvage, plus belle.

Il a deux immenses défauts. À la notable exception de Lola Créton dans le rôle de Suzanne, les jeunes acteurs jouent horriblement mal. Leur jeu est outré ; leur accent est ridicule. Second défaut déjà mentionné : l’histoire policière greffée à la belle histoire initiatique manque cruellement de crédibilité et dévie le film de ce qui aurait dû rester son seul sujet.

La bande-annonce

Un commentaire sur “Corniche Kennedy ★☆☆☆

  1. Je ne trouve pas que les jeunes acteurs jouent horriblement mal, travaillant dans un centre social, je côtoie cette jeunesse Marseillaise tous les jours et ils sont exactement comme ça. Ils jouent leur propre rôle et c’est justement ce que j’ai aimé dans le film l’authenticité !

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