Un jour dans la vie de Billy Lynn ★☆☆☆

Billy Lynn et son unité d’infanterie connaissent une soudaine gloire médiatique pour avoir survécu à une embuscade en Irak. Au Texas, en 2004, ils sont invités à parader lors de la finale du Super Bowl.

Le film d’Ang Lee repose sur un malentendu. Son intérêt revendiqué provient essentiellement de la technologie ultra-moderne qu’il utilise : une prise de vue à cent-vingt images par seconde qui lui donne, dit-on, un effet de réalité saisissant. Le problème est que les cinémas qui sont équipés d’une telle technologie se comptent sur les doigts de la main et que le film est diffusé au format classique de vingt-quatre images par seconde. En le voyant dans ce format, on sent confusément, dans certains plans, le parti que le réalisateur a entendu tirer de cette technologie ; mais faute de bénéficier de toutes ses potentialités, on ne peut guère y être sensible.

Privé de sa forme novatrice, « Un jour dans la vie de Billy Lynn » se réduit à ce qu’il est : un film sur les Etats-Unis et ses vétérans. Le sujet n’est pas nouveau. Depuis « Voyage au bout de l’enfer » ou « Rambo » jusqu’à « Démineurs » ou « American sniper », le vétéran de retour du champ de bataille est une figure omniprésente du cinéma américain – alors bizarrement que je serais bien en peine de citer un seul film français dont il soit le héros.

Du coup, le film d’Ang Lee souffre de la comparaison avec ses illustres prédécesseurs. Les thèmes qu’il évoque – le décalage entre le champ de bataille et le foyer retrouvé, le sentiment d’absurdité que la vie civile, si frivole, inspire – ont été trop rabâchés pour susciter l’intérêt. Et le charme des jeunes acteurs (Joe Alwyn dont c’est le premier rôle, Kristen Stewart, moins catatonique que dans le dernier Assayas) ne suffit pas à sortir ce film du lot.

La bande-annonce

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