Jackie ★☆☆☆

On a tous en mémoire quelques images de Jackie Kennedy en novembre 1963 : tentant de s’extraire de la Lincoln Continental décapotable où son mari vient d’être abattu à Dallas, hagarde derrière Lyndon Johnson au moment où il prête serment dans l’avion qui les ramène à Washington, entourée de ses enfants lors des funérailles du président assassiné.
Ce sont ces scènes que Pablo Larrain reconstitue – y intercalant quelques documents d’archives – dans un biopic qui n’en est pas un. « Jackie » n’évoque ni la jeunesse de Jacqueline Bouvier (1929-1994) ni son remariage avec le riche armateur grec Aristote Onassis mais se concentre sur les quelques jours qui suivent l’assassinat de JFK.

Condensé dans le temps, son propos n’en est pas moins ambitieux. Il veut montrer comment la First Lady fut la première à mettre en scène la Maison-Blanche. Du vivant de son mari : en y autorisant les journalistes. Après sa mort : en organisant ses funérailles comme un show médiatique.

Le sujet ne serait pas dépourvu d’intérêt s’il ne reposait pas sur une contradiction qui en sape la crédibilité. Pablo Larrain entend en effet faire de Jackie Kennedy à la fois une veuve dévorée par le chagrin et une femme politique d’une machiavélique duplicité. Le problème est que Natalie Portman, toujours excellente, est restée au plus près de son modèle et que Jacqueline Bouvier n’était rien d’autre qu’une fille de bonne famille, écrasée par ses responsabilités et dévastée par le soudain déclassement que la disparition de son mari allait inévitablement entraîner.
Lorsqu’elle fait visiter aux journalistes de CBS la Maison-Blanche, le sourire crispé, les bras ridiculement ballants, tentant de revêtir le costume trop grand pour elle de parfaite maitresse de maison, récitant des anecdotes prémâchées sur les lieux, elle ressemble plus à Lady Di qu’à Clare Underwood.

La bande-annonce

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