Yourself and Yours ☆☆☆☆

Comme tous les films du réalisateur coréen Hong Sangsoo, le scénario de celui-ci pourrait tenir sur un timbre poste. Un homme et une femme. Une rupture. D’impossibles retrouvailles.

Depuis une dizaine d’années, Hong Sangsoo s’est fait un nom dans les festivals du cinéma. Comme les livres de Christian Bobin jadis, vite écrits et interchangeables, ses films sont immédiatement reconnaissables. Des histoires d’amour malheureuses dans la Corée d’aujourd’hui. Un homme – souvent cinéaste ou peintre – une femme – plus jeune que lui, souvent une étudiante. Une rencontre. Des discussions autour d’un verre. Une séparation dans les vapeurs de l’alcool. Une gueule de bois nostalgique au petit matin.

Certains grands créateurs ont sans cesse revisité les mêmes schémas : Bach ou Vivaldi en musique, Ozu ou Rohmer au cinéma. Le bât blesse lorsque ces schémas tournent à vide. Et c’est le cas pour Hong Sangsoo. Pour pratiquer l’art de la fugue, encore faut-il savoir fuguer.

On peine pour ses acteurs qu’il abandonne avec deux lignes d’indication à des improvisations parfois touchantes, souvent embarrassantes, toujours répétitives. Leurs dialogues sont filmés en plans fixes interminables. Pour leur donner un peu de rythme, le cadreur procède à de brusques zooms que ne s’autoriserait pas un lycéen de première option cinéma.

J’avais eu la dent moins dure avec son dernier film en date Un jour avec, un jour sans découpé en deux parties à la fois semblables et différentes. Mais ici, le trouble créé autour de l’identité de Minjung (cette femme n’est-elle ni tout à fait la même ni tout à fait une autre ?) fait vite long feu. Et le dénouement, dont je lis dans Le Monde qu’il serait « bouleversant » ne m’a pas touché.

La bande-annonce

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