Luigi a une nuit pour sauver de la faillite le théâtre qu’il dirige, pour payer ses salariés qui menacent de se mettre en grève, pour trouver le chimpanzé qui jouera le lendemain lors de la première de la pièce qu’un dramaturge japonais monte avec un Michel Galabru vieillissant et pour se réconcilier avec sa plus proche collaboratrice que son dilettantisme maladif n’amuse plus.
Un film réalisé par Édouard Baer sur un scénario signé par Édouard Baer avec dans le rôle principal … devinez qui ?!
Ouvert la nuit est un one man show qu’on aimera ou détestera selon son degré d’indulgence au cabotinage d’Edouard Baer.
Edouard Baer, c’est Frédéric Beigbeder en moins trash. Son immaturité revendiquée, son narcissisme régressif sont-ils attendrissants ou horripilants ? Comme Beigbeder, Baer est suffisamment intelligent pour ne pas se prendre au sérieux, mais trop narcissique pour ne pas consacrer tout un film à son sujet préféré : lui. C’est dommage car il y a, dans cette peinture du théâtre et de ses coulisses, de beaux personnages trop vite entrevus. L’éternel on-ne-sait-jamais-comment-il-s’appelle Jean-Michel Lahmi en hilarant dompteur de chimpanzé. L’excellent Grégory Gadebois en syndicaliste dur au cœur tendre. Et surtout Audrey Tautou, dont j’avais tendance à trouver un peu répétitives les mimiques à la Amélie Poulain, mais qui, bien dirigée comme dans L’Odyssée, déploie son immense talent.