À mon âge je me cache encore pour fumer ★★☆☆

En 1995, à Alger, tandis que la guerre civile gronde, que les islamistes du FIS imposent leurs règles, les femmes vont au hammam. Fatima, la quarantaine, en tient les clés. Samia l’assiste qui rêve au prince charmant. Nadia vient de divorcer et espère enfin jouir de la vie ; mais elle s’attire la rancœur de sa belle-mère, Aicha, et la désapprobation de son amie de fac, Zahia, qui s’est convertie à un islamiste rigoriste.

À mon âge je me cache encore pour fumer est d’abord une pièce de théâtre montée 2009. Son auteure, la dramaturge franco-algérienne Rayhana, interdite de séjour dans son pays natal, a souhaité l’adapter au cinéma.

À mon âge je me cache encore pour fumer fonctionne sur le même procédé que De sas en sas : il s’agit dans les deux cas d’enfermer dans un lieu et un temps uniques une dizaine de femmes pour illustrer un sujet : dans un cas l’oppression faite aux femmes en Algérie pendant la guerre civile, dans l’autre leur rapport douloureux à un mari, un frère, un amant emprisonné.

Pour donner un fil narratif à ce qui, sans lui, se réduirait à une succession de vignettes, Rayhana invente le personnage de Meriem, une jeune femme enceinte qui se réfugie dans le hammam pour échapper à la vindicte de son frère. Cette intrigue donne son sens au film qui se conclue avec la gravité d’une tragédie grecque.

À mon âge je me cache encore pour fumer n’échappe pas toujours aux défauts d’un certain théâtre filmé : dialogues trop écrits, monologues trop longs, action trop statique. Pour autant ces défauts sont éclipsés par la tension qui naît du dispositif du film : tandis que les femmes se lavent et discutent dans le hammam, la menace autour d’elles croît jusqu’à l’explosion finale.

La bande-annonce

Un commentaire sur “À mon âge je me cache encore pour fumer ★★☆☆

  1. Ping Plumes ☆☆☆☆ | Un film, un jour

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