Emily Dickinson, A Quiet Passion ☆☆☆☆

Emily Dickinson (1830-1886) est une des plus grandes poétesses américaines. Terence Davies (1945-), un des plus grands réalisateurs britanniques contemporains, raconte sa vie.

Il y a deux façons de réaliser un biopic. La première, la plus classique, est de suivre son héros tout au long de sa vie en en narrant les rebondissements. La seconde, qu’on voit de plus en plus souvent, par réaction sans doute avec le classicisme de la première, est de se focaliser sur un de ses épisodes (Django, Jackie, Neruda pour ne citer que quelques exemples récemment sortis sur les écrans)

Terence Davies est un réalisateur trop classique pour ne pas choisir la première option. Le problème est que la vie d’Emily Dickinson fut dépourvue de tout rebondissement. Du berceau au tombeau, elle vécut entre les quatre murs douillets de la résidence familiale d’Amherst dans le Massachussets. Elle ne se maria jamais. Elle se consacra nuit et jour à son art. Quelques uns de ses poèmes furent publiés de son vivant ; mais elle n’atteint la gloire qu’après sa mort.

La bande-annonce m’avait induit en erreur. Sur une musique exaltante, elle annonçait une histoire passionnante. En lieu et place, j’ai eu droit à une purge interminable de plus de deux heures. Métronomiquement, deux types de scènes se succèdent. Dans le premier, Emily Dickinson et son père/sa sœur / sa meilleure amie dialoguent avec esprit sur la douleur d’être femme et la difficulté d’être au monde (et vice versa). Dans le second, la caméra balaie avec une lenteur exaspérante, un intérieur bourgeois éclairé à la chandelle où l’on voit Emily et sa parentèle coudre / lire / ne rien faire tandis que d’une voix off pénétrée Cynthia Nixon déclame les vers mal traduits de la poétesse.

Que celui ou celle qui n’aura pas réprimé un bâillement d’ennui me jette la première pierre.

La bande-annonce

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