Après la tempête ★★★☆

Shinoda Ryota approche la cinquantaine. Il a raté sa vie. Si son premier roman a remporté un prix littéraire, il n’en a pas écrit d’autres et gâche son talent dans une agence de détectives. Héritée de son père, son addiction au jeu l’a conduit à accumuler les dettes. Sa femme l’a quitté et menace de lui supprimer la garde de son fils.

Hirokazu (c’est son prénom) Kore-Eda (c’est son nom) tisse lentement une œuvre que j’avais découverte en 2004 avec  Nobody knows, l’histoire poignante d’une fratrie abandonnée à elle-même par une mère irresponsable. Comme leur titre l’indique (Notre petite sœur, Tel père, tel fils) ses films suivants explorent les mêmes thèmes qui, en leur temps, étaient déjà ceux du cinéma d’Ozu : la transmission père-fils, la solidarité familiale…

On subodore, en regardant son affiche ou sa bande-annonce, où Après la tempête va nous mener : les retrouvailles d’un père absent avec son fils – et sa réconciliation avec son ex-femme. Mais Kore-Eda est trop subtil pour ne pas nous surprendre. Si tout le film nous conduit lentement vers ce happy end convenu, il ne cède pas à cette facilité.
Kore-Eda filme la vie. Et dans la vie, les couples brisés ne se réconcilient pas. L’amour ne renaît pas des cendres du divorce. Dans la meilleure des hypothèses, ces couples déchirés parviennent à évacuer l’acrimonie et la douleur de la séparation et à renouer un dialogue minimal. C’est ce que filme Kore-Eda avec une lucidité et un minimalisme admirables.

La bande-annonce

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