The Wall ★★★☆

Un sniper américain et son viseur, appelés à la rescousse sur le site d’une bataille, sont bientôt pris sur le feu d’un tireur ennemi. Le sergent Matthews agonise sous le soleil tandis que le sergent Isaac trouve un fragile refuge derrière un mur en torchis. Quand il essaie de contacter par radio sa base, il tombe sur l’Irakien qui le menace et engage avec lui un dialogue à distance.

Le dernier film de Doug Liman appâte par son scénario chimiquement pur. Deux hommes dans le désert. Un troisième qu’on ne verra jamais. Rien d’autre. Pas de flashbacks. Pas d’histoires parallèles d’une épouse aux États-Unis dévorée de chagrin ou d’un camarade à la base tentant désespérément de sauver son ami. L’exercice de style rappelle, par son exigence, Buried qui filmait en temps réel un contractor américain enterré vivant dans le désert irakien.

Sauf que Doug Liman veut greffer à ce dispositif scénaristique d’une rare sobriété un message politique qui pèse des tonnes. Comme Ang Lee dans Un jour dans la vie de Billy Lynn ou Clint Eastwood dans American Sniper, il questionne la légitimité de l’intervention américaine en Irak. Mais il le fait avec une subtilité pachydermique : face à un débonnaire GI Joe qui porte au bout du fusil, la démocratie, l’école et les hôpitaux, un Irakien retors, qui cite Shakespeare et Poe, lui demande poliment de rentrer chez lui.

Après une première demi-heure particulièrement réussie qui met le dispositif en place, le film se perd dans les sables de cette discussion politique et le détourne du seul sujet qui intéresse le spectateur : comment le sergent Isaac, blessé et assoiffé, réussira-t-il à tromper la vigilance du sniper irakien qui l’a pris pour cible ? La réponse pourrait être : en lui tirant dessus. On tremble qu’elle ait ce simplisme. Jusqu’à un retournement final, particulièrement machiavélique, qui sauve ce film de l’enlisement dans lequel il avait échoué pendant sa seconde partie.

La bande-annonce

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