Drôles d’oiseaux ★☆☆☆

Viviane, dite Mavie (Lolita Chammah), a vingt ans et débarque à Paris. Elle s’installe sur le divan du salon d’une amie (Virginie Ledoyen) qui s’envoie bruyamment en l’air dans sa chambre avec son copain du moment. Pressée de déménager, Viviane répond à une annonce qui lui propose, en échange d’une chambre, quelques heures de travail dans une librairie. Elle y fait la connaissance de Georges (Jean Sorel), un libraire bougon dont elle se rapproche bientôt…

Sur le papier, Drôles d’oiseaux avait tout pour séduire. Un roman d’apprentissage filmé dans les rues du cinquième arrondissement et sur les bords de la Seine. Une histoire d’amour impossible entre une jeune fille en fleurs et un vieil homme revenu de tout. Un zeste de fantaisie (des goélands suicidaires, un hacker irlandais) pour alléger le propos.

Mais, prisonnier de son manque d’ambition, Drôle d’oiseaux ne prend pas. Son manque criant de moyens se voit. Sa durée bâtarde (une heure dix) atteste la vacuité de son propos. Il y aurait eu pourtant tant à dire sur cette jeune fille et ce vieux monsieur élégant. Nelly et Monsieur Arnaud (ah ! le regard de Michel Serrault sur Emmanuelle Béart assoupie) l’avait fait avec tant de grâce. Après une introduction charmante, à la limite loufoque (qui rappelle les films d’Emmanuel Mouret), la rencontre entre Mavie et Georges est mal filmée. Il n’était pas question d’un coup de foudre. La réalisatrice aurait dû prendre le temps de les laisser se rapprocher. Or, Georges, de misanthrope, devient soudainement épris. Comme si une scène avait sauté au montage. Idem pour l’épilogue, plein d’élégance sur le papier, qui bégaie devant la caméra.

Drôles d’oiseaux est l’exemple malheureux du film qu’on aurait tellement aimé aimer.

La bande-annonce

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