Les Fantômes d’Ismaël ★☆☆☆

Ismaël Vuillard (Mathieu Amalric) est un réalisateur installé. Il écrit un film dont le rôle principal, celui d’un jeune diplomate, se nomme Ivan Dédalus (Louis Garrel). Il fut marié à Carlotta Bloom (Marion Cotillard) qui disparut de sa vie. Il parvient difficilement à l’oublier en nouant une liaison avec Sylvia (Charlotte Birkin). Jusqu’au jour où Carlotta réapparaît…

Arnaud Despelchin est de retour. Avec Mathieu Amalric, son acteur fétiche (ils ont tourné huit films ensemble), son double de cinéma (Ismaël est un réalisateur égocentrique dévoré par le doute). Son film a fait l’ouverture du festival de Cannes. C’est dire l’importance de Desplechin dans le cinéma français contemporain.

Pourtant je n’aime pas son cinéma. J’ai vu tous ses films, attiré par la richesse de ses thèmes et une critique élogieuse. Depuis La Vie des morts en 1991 – dont le scénario sera repris à l’identique dix-sept ans plus tard dans Un conte de Noël – et La Sentinelle – qui racontait déjà les premiers plats d’un diplomate. J’en admire la cohérence. Mais j’en déplore le narcissisme.

Car de film en film, Desplechin ressasse les mêmes obsessions : l’enfance roubaisienne, la femme, mise sur un piédestal et méprisée pour son inconstance dans le même mouvement, la famille qui protège et qui étouffe, une lecture paranoïaque du métier de diplomate, les allusions à une obsédante judéité, les références révérencieuses à Joyce … Chacun de ses thèmes a tour à tour été développé dans chacun de ses films. Les Fantômes d’Ismaël est un film somme qui les convoque tous. En fait un film gloubiboulga qui les mélange tous au point d’y perdre le spectateur.

Le cinéma n’est pas une opération cathartique qui permet à un réalisateur de faire l’économie d’une cure psychanalytique.

La bande-annonce

3 commentaires sur “Les Fantômes d’Ismaël ★☆☆☆

  1. Encore une fois, entièrement d’accord avec toi! A une nuance près, à l’époque j’avais aimé ses premiers films où nous découvrions ses obsessions. Mais avec les deux derniers (Trois souvenirs de jeunesse et celui-ci), trop c’est trop!
    Et les critiques désespérément enthousiastes! Comme comme l’insupportable M Loute de Bruno Dumont… quand ils aiment un réalisateur c’est pour la vie!

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