Gauguin ★★☆☆

En 1891, Vincent Gauguin étouffe à Paris. Faute de pouvoir vendre ses toiles à un public qui n’en a pas encore compris le génie, il vit misérablement. Les paysages, les gens, la lumière ne l’inspirent plus. Il rêve d’ailleurs et veut y partir, même s’il doit y sacrifier sa vie de famille.
Le voici à Tahiti, loin de sa femme et de ses cinq enfants. Il retrouve l’inspiration auprès d’une belle vahiné, peint avec frénésie, mais ne parvient pas à échapper à la misère.

Le biopic est décidément à la mode. Et les artistes du tournant du siècle tiennent la côte. Après Rodin et Cézanne, sans parler outre-Rhin de Schiele ou de Paula Becker, c’est au tour du maître de l’école de Pont-Aven.

Gauguin a le défaut de venir s’ajouter à cette liste déjà bien longue. Comme si les ressorts de l’imagination ne suffisaient plus aux scénaristes qui doivent trouver dans la vie de nos hommes célèbres, des béquilles pour construire des personnages.
Il en a les qualités et les défauts. Il offre notamment à Vincent Cassel l’occasion d’une impressionnante interprétation. Comme Vincent Lindon dans Rodin ou comme Jacques Dutronc dans Van Gogh, Vincent Cassel habite son personnage. Il en a la maigreur morbide et le regard enfiévré.

Gauguin a une originalité qui le distingue du lot : l’essentiel de son action se déroule à Tahiti. Édouard Deluc réussit à filmer cette île exotique sans verser dans l’imagerie de carte postale : pas de coucher de soleil sur le lagon, ni de vahinés dansant lascivement le tamuré. La caméra garde toujours la mesure, qui filme des paysages paradisiaques sans souci d’estéhétisation et qui restitue la dureté d’une terre résolument étrangère au Blanc.

La bande-annonce

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