Ôtez-moi d’un doute ★★★☆

Erwan (François Damiens), la quarantaine bien entamée, est veuf. Sa fille Juliette (Alice de Lencquesaing) attend un enfant de père inconnu. À l’occasion d’un test pour déceler une éventuelle maladie congénitale, Erwan apprend qu’il n’est pas le fils de son père. Il embauche un détective privé qui retrouve son père biologique. Seul problème : celui-ci est le père d’Anna (Cécile de France) dont Erwan vient de faire la rencontre et qui l’attire irrésistiblement.

Ainsi résumé, Ôtez-moi d’un doute (avec un accent circonflexe dont l’affiche fait l’économie) pourrait laisser augurer une bien piètre comédie française au sujet copié de Molière ou Marivaux. Ce serait méjuger le cinéma de Carine Tardieu, la réalisatrice toute en finesse de Du vent dans mes mollets et La Tête de Maman.

L’action se déroule en Bretagne. Ancien militaire, rentré en France à la mort de sa femme pour s’occuper de sa fille, Erwan est démineur et débarrasse les plages bretonnes des bombes que la Seconde guerre mondiale y a laissées. C’est le genre d’homme qui s’est occupé des autres avant de se soucier de lui. Mais avec l’âge mûr vient le temps des interrogations. François Damiens est  touchant dans ce rôle de nounours tendre.

Cécile de France est parfaite dans celui d’Anna. Pourtant son personnage n’est pas très riche : elle se contente de tomber amoureuse d’Erwan. Mais avec quel naturel ! Cécile de France est une actrice qui ne se galvaude pas. On ne la voit pas si souvent. Mais chacune de ses apparitions est un bonheur : La belle saison (mon coup de cœur de l’année 2015), Möbius (mon coup de cœur de l’année 2013), Le Gamin au vélo (mon coup de cœur de l’année 2011)…

Les seconds rôles sont au diapason. On retrouve avec bonheur les vétérans Guy Marchand et André Wilms – dont j’adore la diction aristocratique. On reconnaît la jeune Alice de Lencquesaing – qui joue ces jours ci un autre rôle de femme enceinte dans Espèces menacées. Et on hurle de rire à chaque apparition de Esteban.

Sans doute trois étoiles est-il bien généreux pour ce petit film qui n’a pas l’ambition d’être grand. Mais j’avoue honteusement avoir pris plus de plaisir à ses bons sentiments qu’aux décors torturés et au scénario interminable de Blade Runner 2049.

La bande-annonce

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *