Battle of the Sexes ★★★☆

En septembre 1973, à Houston un match de tennis oppose Billie Jean King, vingt-neuf ans, ex-numéro un mondiale, et Bobby Riggs, cinquante-cinq ans, cheval sur le retour du tennis des années 50 et phallocrate assumé. L’enjeu : démontrer que les hommes sont supérieures aux femmes… ou pas.

L’histoire que raconte Battle of the Sexes pourrait sembler incroyable si elle n’était pas inspirée de faits réels. Au début des années 70, alors que le débat sur l’égalité des droits homme-femme faisait rage (un amendement en ce sens à la Constitution venait d’être rejeté au grand dam des féministes) et que Billie Jean King avait pris la tête du combat pour la revalorisation des primes des tenniswomen, un clown défiait l’ex numéro un mondiale. Billy Riggs aurait pu être un personnage odieux. Interprété par Steve Carrey, il réussit à être touchant. Lui le premier ne croit pas vraiment aux énormités machistes qu’il profère.

L’héroïne du film est évidemment Billie Jean King. Emma Stone, l’actrice oscarisée de La La Land. Horriblement défigurée par une coiffure hideuse et des lunettes qui lui mangent le visage, elle n’en rayonne pas moins. Avec sa bande d’amies qui militent à ses côtés, elle donne une image de super copine qui rend tout à la fois son personnage et elle-même très sympathique : la numéro un mondiale – et titulaire en titre de l’Oscar – n’a pas la grosse tête.

Battle of the Sexes est non seulement l’histoire de son combat pour les droits des femmes mais aussi celle de sa découverte de l’homosexualité. La véritable Billie Jean divorcera de son mari et fera son coming out en 1981. La bluette qui unit la tenniswoman à sa coiffeuse n’est guère crédible. Elle n’en est pas moins touchante. Comme l’est la réaction du mari de Billie Jean qui aurait pu sombrer dans la caricature du cocu de comédie.

Courez voir Battle of the sexes, mon film préféré du mois auquel je n’ai pas osé mettre quatre étoiles pour ne pas encourir le reproche légitime de ma superficialité. Sans doute, Battle of the Sexes ne révolutionnera pas le cinéma et n’est pas du niveau de 120 battements par minute, Dunkerque ou La La Land. Mais pour autant, c’est un film enthousiasmant, bien joué, fin et drôle. Un feel-good-movie qui ne prend pas ses spectateurs pour des idiots.

La bande-annonce

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