Paul Sanchez est revenu ! ★☆☆☆

Paul Sanchez, disparu depuis une dizaine d’années après la mort de sa femme et de ses quatre enfants, aurait été aperçu à la gare des Arcs-sur-Argens dans le Var.
La rumeur alerte Marion (Zita Henrot), une jeune gendarme dont le zèle de bien faire n’a d’égale que la maladresse, qui se met en tête de retrouver le mystérieux disparu. Pendant ce temps, un homme taciturne (Laurent Lafitte) sillonne la région en se cachant des forces de l’ordre. S’agit-il de Paul Sanchez ?

Patricia Mazuy est une réalisatrice rare. Elle n’a réalisé que six films en trente ans. Paul Sanchez est revenu ! ne ressemble en rien à ses œuvres précédentes sinon par le souci donné au cadre. La maison royale de Saint-Louis à Saint-Cyr-l’Ecole, filmée dans des lumières crépusculaires, était le personnage principal de Saint-Cyr, volant presque la vedette à Isabelle Huppert qui y campait madame de Maintenon. Dans Paul Sanchez… Patricia Mazuy prend autant sinon plus de soin à filmer les décors que les personnages qui y évoluent.

Décors étonnants loin de l’image de carte postale qu’on peut avoir du Var, de ses plages, de ses stations balnéaires (qu’on vient de voir filmés sans imagination dans Milf ou Mon Ange). La région des Arcs, de Vidauban, du Muy est située dans l’ouest varois, une des terres d’élection du Front national. Elle est traversée par l’autoroute du soleil. Un rocher sédimentaire culminant à près de quatre cents mètres d’altitude domine la plaine de l’Argens. Saint-Tropez n’est pas loin. Mais l’arrière pays varois n’est pas riche pour autant, défiguré par un urbanisme chaotique et des équipements commerciaux hideux.

C’est dans cet environnement que vont se croiser les deux principaux protagonistes du film. Et c’est là peut-être que le bât blesse. Car si, pris isolément, les deux personnages campés par Laurent Lafitte et Zita Henrot sont attachants, leur rencontre, au demeurant très brève, fait pschitt. Sans doute, s’agissant de la traque du premier par la seconde, n’avaient-ils pas vocation à partager l’écran (ainsi l’affiche est-elle un montage maladroit). Pour autant, l’enjeu dramatique du film est si faible qu’on s’en désintéresse dans son dernier tiers là où précisément la tension devrait aller crescendo.

La bande-annonce

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