Under the Silver Lake ★☆☆☆

Sam (Andrew Garfield) vivote à Los Angeles dans le quartier de Silver Lake. Sur le balcon de l’appartement dont il va être chassé à force de loyers impayés, il observe ses voisins à la jumelle. Il est attiré par Sarah (Riley Keough) qui, après l’avoir invité un soir chez elle, disparaît brusquement. Sam se lance à sa recherche. Il croisera un auteur de comics, le roi des SDF, un compositeur fou, la fille paumée d’un milliardaire…

Under the Silver Lake est tout à la fois un film très riche et très pauvre.

Force est d’abord de reconnaître sa richesse. Le film de David Robert Mitchell, jeune réalisateur surdoué qui s’est fait connaître en 2015 avec It Follows, qui bouleversait intelligemment les codes du film de genre, s’inscrit dans une riche généalogie. Ils sont nombreux, depuis les films noirs des années quarante jusqu’aux réalisations de Lynch ou Cronenberg, les films qui ont pour cadre voire pour personnage principal la cité des anges. David Robert Mitchell le sait qui en a intégré tous les codes. Son whodunit (qu’est-il advenu de Sarah ?) n’est qu’un prétexte à une cauchemardesque déambulation sur les pas de Marilyn Monroe, Alfred Hitchcock, James Dean et Kurt Cobain. Au son d’une musique délicieusement démodée tous les ingrédients d’un L.A. iconique sont convoqués : boulevards ensoleillés, disparitions mystérieuses, soirées huppées, femmes fatales…

Mais le problème est que ce cocktail frelaté à force d’avoir été déjà mille fois filmé manque furieusement de profondeur. Le mal-être existentiel de Sam – dont l’interprétation pataude par Andrew Garfield le tire parfois (involontairement ?) vers le comique – n’a rien d’intéressant. Aucune empathie ne se crée avec le personnage principal que la caméra ne quitte pas d’une semelle. Aucune antipathie non plus car le personnage est sympathique. Rien qu’un désintérêt qui ne cesse de croître au fur et à mesure des cent-trente-neuf minutes de Under the Silver Lake, durée hélas incompressible de ces films dont la longueur participe de leur capacité à assommer le spectateur.

La bande-annonce

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