Mary Shelley ★☆☆☆

Mary Goodwin (Elle Fanning) a seize ans quand elle rencontre le poète Percy Shelley (Douglas Booth) aux idées volontiers radicales. La jeune femme, qui vit mal la mort de sa mère et la présence étouffante de sa belle-mère, en tombe éperdument amoureuse et prend la fuite avec lui. Mais les désillusions s’accumulent : le poète est marié, infidèle, couvert de dettes. Mary se réfugie dans l’écriture et relève le défi que Lord Byron (Tom Sturridge) lui lance à l’occasion d’un séjour en Suisse.

Fans de Frankenstein, passez votre chemin. Mary Shelley n’est pas pour vous. Il n’y est pas question de littérature fantastique mais de condition féminine. C’est tout le problème de ce film en costumes qui louche plus vers Jane Austen ou Emily Brontë que vers Bram Stoker ou Edgar Poe.

De quoi s’agit-il ? D’une enfant passionnément attachée à son père qui ne réussit à vivre en adéquation avec les principes qu’il lui a transmis qu’en le quittant. D’une écrivain.e en devenir qui découvre dans les affres de la vie la matière de son inspiration artistique. D’une femme qui s’émancipe par les hommes tout en étant la victime de leur égoïsme.

Le sujet était alléchant. Mais il est traité sans talent par Haifaa Al Mansour, une realisatrice qu’on avait connue mieux inspirée dans Wadjda, le premier film jamais tourné en Arabie saoudite. Et ce n’est pas Elle Fanning – pour laquelle j’ai déjà témoigné ici d’une adoration suspecte – qui parvient à sauver ce biopic académique du conformisme dans lequel il s’enfonce doucement. Paradoxe rédhibitoire pour une personnalité dont la vie et l’œuvre se construisirent en rupture avec son temps.

La bande-annonce

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