Kursk ★★☆☆

En août 2000, le sous-marin russe K-141 Koursk de classe Oscar fait naufrage en mer de Barents suite à l’explosion d’une torpille. La plupart des marins périrent sur le coup, mais vingt-trois purent trouver refuge dans le neuvième compartiment.
L’armée russe refusa l’aide internationale qui lui était proposée et ne parvint pas à sauver les rescapés.

Voilà longtemps qu’on n’avait plus vu de films de sous-marins. Il s’agit pourtant d’un genre à part entière avec ses chefs d’œuvre (Das Boot de Wolfgang Petersen), ses tubes (The Hunt for Red October de John McTiernan et Crimson Tide de Tony Scott), ses avatars SF (Abyss de James Cameron). Mon préféré : K-19 : the Widowmaker de Kathryn Bigelow avec Harrison Ford et Liam Neeson.

Kursk est fidèle au genre, comme il est fidèle à la réalité des faits. Il rassemble un casting cosmopolite : le Belge Matthias Schoenaerts (en courageux capitaine-lieutenant), la Française Léa Seydoux (en mère-courage), le Britannique Colin Forth (en commodore anglais), le Suédois Mawx von Sydow (en amiral russe cacochyme), l’Allemand August Diehl (en compagnon d’infortune), etc. Le tout sous la direction d’un directeur danois plus connu pour ses drames intimistes que pour ses films grand spectacle.

Un tel gloubi-boulga semblait constituer une recette infaillible pour une catastrophe annoncée. Mais la mayonnaise prend néanmoins. Certes, ce n’est pas de la grande cuisine, mais Kursk se laisse gentiment regarder.

Le problème est que le vrai sujet du film était ailleurs. Le naufrage du Koursk n’est pas seulement une catastrophe sous-marine qui fit cent dix-huit victimes ; c’est aussi, c’est surtout le symbole éclatant d’une Russie à bout de souffle dont l’appareil de défense tombe en miettes mais dont le chauvinisme viscéral et la méfiance atavique à l’égard de l’Occident lui interdisent de solliciter l’aide internationale. Marc Dugain traitait ce sujet-là dans son roman Une exécution ordinaire qui entrelaçait les événements du Koursk avec d’autres se déroulant à l’époque de la Russie soviétique. Thomas Vinterberg est resté à la surface des choses. Un comble pour un film de sous-marin…

La bande-annonce

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