Beshay, la quarantaine, n’a jamais quitté la léproserie où son père l’a abandonné dans son enfance. Mais, à la mort de son épouse, il découvre son dossier administratif et l’adresse de sa famille.
Accompagné d’Obama, un jeune orphelin nubien, il va traverser l’Égypte pour la retrouver.
Difficile de ne pas être touché par le sort de Beshay dont les stigmates de la lèpre le condamnent à vivre en marge de la société. Difficile de ne pas admirer sa sourde détermination à retrouver ses racines familiales. Difficile de ne pas partager la rage de cet Elephant Man égyptien à être admis comme un être humain digne de respect dans la communauté des hommes. Difficile de ne pas être ému par les laissés-pour-compte qu’il rencontre durant son voyage initiatique au travers de son pays.
Mais difficile non plus aussi de ne pas relever les facilités d’un film qui se contente paresseusement d’utiliser toutes les ficelles de l’écriture scénaristique : le road movie, la quête d’une identité familiale perdue comme fil rouge, le duo attachant d’un adulte et d’un enfant unis entre eux sinon par les liens du sang du moins par une filiation de substitution autrement plus forte.
Difficile enfin de ne pas être gêné par l’épilogue de Yomeddine qui renvoie ces bannis à leur condition initiale au lieu de leur trouver une place dans une société qui continuera à les ignorer sinon à les rejeter. À quoi sert de retrouver sa dignité si elle n’est pas reconnue ?