Bohemian Rhapsody ★★☆☆

Avant d’être une rock star et une icône gay, Farrokh Bulsara, alias Freddie Mercury, était bagagiste à Heathrow. Bohemian Rhapsody nous raconte son histoire : la rencontre avec Brian May et Roger Taylor du groupe Smile, la formation du groupe Queen, l’enregistrement de Bohemian Rhapsody en 1975 et les premiers succès, les querelles d’ego au sein du groupe, les frasques de plus en plus queer de Freddie,  l’apothéose à Wembley au Live Aid de 1985 – élu meilleure performance live de tous les temps.

Sorti fin octobre, Bohemian Rhapsody caracole depuis plusieurs semaines en tête du box office et tangentera les quatre millions de spectateurs en France. Les raisons du succès interrogent : le scénario ? l’interprétation ? la musique ?

Le scénario, platement chronologique, n’est guère original. Il raconte, comme tant d’autres biopics avant lui, la vie d’une rock-star en quatre tableaux : l’ascension, la gloire, la chute et la rédemption. Chacun a ses passages obligés. Le premier voit un jeune Freddie/Farrokh s’émanciper d’une famille indienne conservatrice qui réprouve son goût pour la musique. Le deuxième nous fait assister au succès fracassant des premiers hits, dès le milieu des 70ies. Le troisième met en scène un Freddie de plus en plus dépravé présider à des soirées aussi Queen que queer. Le quatrième enfin, le clou du spectacle, est la reconstitution méticuleuse des vingt minutes d’anthologie passées sur la scène du Wembley Stadium le 13 juillet 1985, qui coïncide miraculeusement avec la reconstitution du groupe, la rencontre avec son amant et la découverte de son mal. Et peu importe que le scénario prenne quelques libertés avec la réalité – Mercury n’apprendra sa séropositivité qu’après le Live Aid.

Dans le rôle titre, la production – lancée dès 2010 et qui connut bien des rebondissements – avait d’abord annoncé Sacha Baron Cohen – dont la ressemblance avec Freddie Mercury est en effet frappante. Puis Ben Whishaw. C’est finalement Rami Malek, le héros de la série Mr Robot qui fut retenu. Toutes dents dehors (Mercury avait quatre incisives supplémentaires qui lui donnaient une tessiture exceptionnelle), à force de prothèse et de maquillage, il entretient avec le chanteur de Queen une ressemblance sidérante. Sur la scène, il a les mêmes postures que lui, jambes écartés, poings tendus, muscles bandés.

Mais c’est évidemment la musique qui a le plus beau rôle. La BOF rassemble les plus beaux morceaux de Queen : de Bohemian Rhapsody à Radio Ga Ga en passant par We Are the Champions, We Will Rock You et Another One Bites the Dust. L’effet euphorisant est immédiat et il est difficile d’y résister. Si on aime Queen, on tombera automatiquement sous le charme. Si on y est moins sensible, si on considère que Queen est au rock, ce que Wagner est à la musique classique, à savoir que ses chansons martiales et beuglantes donnent irrépressiblement envie d’envahir la Pologne, on émettra quelques réserves sur ce long clip vidéo sans originalité.

La bande-annonce

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