La Mule ★★☆☆

Earl Stone (Clint Eastwood) a consacré sa vie à son entreprise d’horticulture quitte à y sacrifier sa famille : sa femme (Dianne Wiest), sa fille (Alison Eastwood) ne le lui ont pas pardonné. Mais, avec le développement du commerce en ligne, son entreprise périclite. Aussi accepte-t-il sans trop y regarder la proposition que lui fait un cartel mexicain : convoyer des livraisons de drogue de plus en plus importantes entre le Texas et l’Illinois.
L’agent spécial Bates (Bradley Cooper), récemment muté à Chicago, grâce aux infos que lui communique un narco qu’il a réussi à retourner, est sur les pistes de cette « mule » au profil inhabituel.

Le problème du dernier film de Clint Eastwood est qu’il se contente de suivre à la lettre le scénario que je viens de résumer. Sans surprise. Sans temps mort non plus. C’est la marque de fabrique du cinéma de Eastwood depuis une vingtaine d’années, un cinéma dont je n’ai jamais compris la vénération qu’il inspire. À rebours de ma génération, je ne tiens pas Sur la route de Madison ou Million Dollar Baby pour des chefs d’œuvre. Je n’ai pas le culot de soutenir qu’il s’agit de mauvais films. Mais je ne vois aucun génie dans leur mise en scène appliquée.

Sans doute La Mule frappe-t-il par l’humilité de son réalisateur qui n’hésite pas à se mettre (une dernière fois ?) en scène. Clint Eastwood a quatre-vingt huit ans. Earl Stone a le même âge. S’il a toute sa tête et une santé qui lui permet sans faillir d’avaler les kilomètres – et de passer toute une nuit avec deux charmantes donzelles – son dos s’est voûté, sa démarche est plus hésitante, sa peau parcheminée semble aussi fragile que du papier de soie. On est loin des poses virilistes de L’Inspecteur Harry.

Pour autant – et contrairement à ce que son affiche annonce, avec un héros qui, tourné vers la gauche, semble regarder vers son passé – La Mule n’a rien de crépusculaire. Il baigne au contraire dans une lumière radieuse. Il se borne à défendre un message simple, qui trouvera un écho chez tous les spectateurs des deux bords de l’Atlantique : il ne faut pas perdre sa vie à la gagner ni sacrifier sa famille à son travail. Simple. Simpliste.

La bande-annonce

Un commentaire sur “La Mule ★★☆☆

  1. Ping Cry Macho ★☆☆☆ | Un film, un jour

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