My Beautiful Boy ★★☆☆

David Sheff (Steve Carell) travaille comme reporter free lance en Californie. Il a eu un fils, Nic (Timothée Chalamet), d’un premier mariage. Remarié à Karen (Maura Tierney), il a eu avec elle deux autres enfants qu’ils entourent de leur amour dans une maison cossue au nord de San Francisco.
Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes pour la famille Sheff si Nic ne sombrait dans la drogue, sans que l’amour de son père ne parvienne à l’en détourner.

Soirée Dossiers de l’écran. Sujet : « votre enfant se drogue ». Dans les années quatre vingts, la célèbre émission produite par Armand Jammot, présentée par Alain Jérôme et Joseph Pasteur, aurait sans doute montré Moi Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée, puis ouvert un débat rassemblant Christiane Felscherinow, la jeune toxicomane auteure du livre à succès, un responsable public, un père – ou une mère de famille – qui, après la mort de son enfant aurait fondé SOS Enfants drogués, etc.

Les Dossiers de l’écran n’existent plus. Mais les films à thème ont la vie dure. Ils l’ont si bien qu’ils vont par paires. À deux semaines d’intervalle, le sujet de l’addiction a été traitée par deux films similaires : après Ben is Back sorti le 16 janvier, qui évoquait le combat d’une mère (Julia Roberts) voici My Beautifu Boy qui raconte celui d’un père.

Steve Carell, qui s’est fait un nom dans le cinéma comique, assume son virage vers des rôles plus sérieux, un mois à peine la sortie de Bienvenue à Marwen – et de son cuisant échec au box office. Timothée Chalamet et ses boucles rebelles capitalisent sur le succès de Call me by your name (il semble de règle que les titres français des films de cet acteur franco-américain soient systématiquement en anglais). Rien à dire de l’interprétation impeccable et de l’un et de l’autre.

Rien à dire non plus de la précision documentaire avec laquelle la spirale de l’addiction, ses rémissions passagères, ses rechutes toujours plus ravageuses, ses dénis, ses cures plus ou moins respectées, sont décrites. De l’avis des addictologues les plus réputés, tout y est. Surtout peut-être ce sentiment d’impuissance, de fatalité, qu’incarne à merveille Steve Carell : malgré tout l’amour dont Nic a été entouré, malgré tous les atouts qu’il a en main au seuil d’une vie prometteuse, malgré le confort dans lequel il a grandi, sa chute semble inéluctable.

[Attention spoiler] C’est la fin du film qui m’a le moins convaincu. On escompte une mort tristement inéluctable. Tout l’annonce jusqu’à cette overdose, dans les toilettes sordides d’un bar de Haight-Ashbury, filmée sur les accents déchirants de la Symphonie n° 3 de Gorecki.
Mais, comme si cette fin était trop tragique, trop désespérante, Nic en réchappe. Quelques cartons lourdement démonstratifs nous annoncent qu’il vit depuis huit ans sans rechute. Cette conclusion sonne faux – quand bien même elle est basée sur l’histoire vraie de Nic et de son père qui l’ont tous deux racontée dans des livres à succès.

La bande-annonce

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