Mon bébé ★★☆☆

Héloïse (Sandrine Kiberlain), la quarantaine bien entamée, élève seule ses trois enfants depuis son divorce. Ses deux aînés ont déjà quitté le nid familial. Et c’est au tour de Jade (Thaïs Alessandrin), sa benjamine, son « bébé », de le faire. Pour cette maman poule follement attachée à ses enfants, le choc s’annonce rude.

Dix ans après LOL et son dispensable remake made in USA, Lisa Azuelos continue à creuser le même sillon : la relation mère-fille racontée sur le mode de la comédie tendre.

Le succès sera au rendez-vous. Mon bébé fera fondre les mères de quarante ans qui s’identifieront illico à Sandrine Kiberlain. C’est que l’actrice a du talent, un naturel fou et un charme irrésistible. Elle incarne à merveille la femme idéale : encore attirante, inconditionnellement aimante.

Mais le critique scrogneugneu osera néanmoins trois reproches.

Le premier vise le reste du casting qui manque faire basculer Mon bébé dans l’insipide comédie ado. En particulier le choix de la propre fille de la realisatrice pour partager la tête d’affiche avec Sandrine Kiberlain. Christa Théret était autrement plus convaincante face à Sophie Marceau dans LOL. D’ailleurs on sait la carrière qu’elle a eue depuis. On ne pariera pas sur celle de Thaïs Alessandrin.

Le deuxième frise la mauvaise foi. Il a un parfum de marxisme aigri ou de gilet jaune dominical. Il pointera l’apesanteur sociale de Mon bébé : si Héloïse invoque des difficultés pour financer les études supérieures de Jade au Canada, elle vit dans un appartement cossu du 75017, ses enfants sont habillés à la dernière mode. On est loin de la comédie sociale façon Les Invisibles ou Rosie Davis.

Le troisième est le plus délicat. Il s’agit du jeunisme revendiqué du film. Sandrine Kiberlain – qui a fêté ses cinquante-et-un ans en février – joue une femme qui ne fait pas son âge. Mieux : une femme qui ne s’en soucie pas. On ne la voit pas s’astreindre à un régime : elle a naturellement une taille de top model. On ne la voit pas s’inquiéter de ses rides : elle n’en a pas. Si elle vit seule, c’est par choix. Si elle partage les joints de sa fille, c’est par jeu. « Tu es beaucoup trop belle pour t’inscrire sur Tinder » lui lance sa fille… les clientes de Tinder apprécieront.
Est-ce ainsi que les femmes sont au tournant de la cinquantaine ? Peut être. Peut être pas. Et les hommes ? C’est hélas une autre histoire…

La bande-annonce

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