La Section Anderson ★★☆☆

1966. Le reporter de guerre Pierre Schoendoerffer est dépêché au Vietnam par Pierre Lazareff, le réalisateur de 5 colonnes à la Une, le magazine d’informations de l’ORTF. Le reporter de guerre qui avait combattu à Diên Biên Phu douze ans plus tôt et filmé La 317ème Section l’année précédente retourne en Indochine. Avec un caméraman et un preneur de sons, il est « embedded » pendant sept semaines dans une section de cavalerie héliportée.
La Section Anderson obtient l’Oscar du meilleur documentaire en 1968. Il était inédit en salles.

La Section Anderson donne une fallacieuse impression de déjà-vu. La vie au sein de la section rappelle Platoon. La musique diffusée par la radio militaire résonne avec Good Morning, Vietnam. Les ballets des hélicoptères ressemble à ceux de Apocalypse Now. Mais La Section Anderson est antérieure à tous ces films mythiques. En posant sa caméra au sein d’une section, Schoendoerffer crée sans le faire exprès l’iconographie qui inspirera tous les films sur la guerre du Vietnam des vingt années suivantes.

La Section Anderson filme sur le vif une guerre en train de se faire. Pas de grandes batailles, mais la vie quotidienne : les soldats lisent Mandrake, mangent, se douchent, partent en permission à Saïgon. On y voit des combattants, étonnamment jeunes – la moitié du contingent était composé d’appelés – dont le réalisateur égrène en voix off le nom, l’âge et l’origine géographique. Schoendoerffer écrira : « Je croyais retrouver l’Indochine, j’ai rencontré l’Amérique ». Une Amérique traversée par la question raciale : Joseph B. Anderson, qui dirige la section, est un officier noir fraîchement émoulu de West Point alors que les hommes sous ses ordres sont pour la plupart Blancs.

Filmé à l’ancienne, avec son noir et blanc et sa voix off, La Section Anderson  garde une étonnante modernité.

La bande-annonce

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