Les Plus Belles Années d’une vie ★★☆☆

Les Plus Belles Années d’une vie est la suite de Un homme et une femme, sorti en 1966, qui valut au jeune Claude Lelouch, âgé de vingt-huit ans à peine la Palme d’or et l’Oscar du meilleur film étranger.
Chabadabada. Sa musique est mondialement célèbre. La citer suffira à vous la mettre dans la tête pour le reste de la journée. Bien que médiocrement doué pour le chant, je l’ai entonné devant un président de la République africain pour lui expliquer le principe de parité qui gouverne depuis 2000 les scrutins de liste en France.

Sans évoquer Un homme et une femme  : Vingt ans déjà, la suite calamiteuse sortie en 1986, on retrouve donc Jean-Louis Duroc (Jean-Louis Trintignant) et Anne Gauthier (Anouk Aimée), le coureur automobile et la scripte, que la perte d’un être aimé avait réunis sur la plage de Deauville. Ils ont bien vieilli. Elle mieux que lui, témoignage probant de l’inégalité des sexes face à la mort, même si Anouk Aimée est de deux ans plus jeune que Jean-Louis Trintignant.

Plus de cinquante ans ont passé. Jean-Louis Duroc a été placé par son fils (on retrouve Antoine Sire, le gamin de Un homme et une femme, qui voulait devenir pompier et qui, en tous cas, a bien fait de ne pas devenir acteur) dans une luxueuse maison de retraite dont la directrice (Marianne Denicourt) est aussi charmante qu’attentionnée. Il a perdu l’usage de ses jambes. La mémoire le quitte.
Anne Gauthier vient lui rendre visite. Duroc ne la reconnaît pas – ou feint de ne pas la reconnaître – et lui parle d’elle qu’il a passionnément aimée. Les deux vieillards rêvent de s’évader dans la 2CV d’Anne une dernière fois à Deauville.

Je nourris depuis toujours une indulgence coupable pour le cinéma de Lelouch. Je dois être la seule personne à avoir écrit du bien de son dernier film Chacun sa vie sorti il y a deux ans. En revanche je reconnais avoir été moins indulgent avec l’équipée indienne de Un + Une.
Les Plus Belles Années d’une vie, dont on peut craindre – ou espérer – qu’il soit le dernier film de Lelouch qui soufflera en octobre ses quatre-vingt-deux bougies, est moins bon que celui-ci mais meilleur que celui-là. Paresseusement, son scénario se contente de mettre face à face deux monstres sacrés : Anouk Aimée, toujours aussi follement séduisante, et Jean-Louis Trintignant, l’œil toujours canaille et la voix toujours aussi envoutante. Coup de chance ! La magie fonctionne et on se laisse émouvoir à leurs retrouvailles.
Réussir à nous passionner pour la discussion de deux petits vieux dans le jardin d’un EHPAD est la preuve définitive du génie de Claude Lelouch.

La bande-annonce

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