Le Fils ★☆☆☆

Dima, le cousin du réalisateur, est mort le 23 mai 2013. Il avait vingt-et-un ans à peine. Il était soldat chez les Spetsnaz, les unités spéciales russes. Il a été tué d’une balle dans la tête lors d’une opération au Daghestan.
Sur les pas de son cousin, Alexander Abaturov, un jeune réalisateur russe formé en France à l’école documentaire de Lussas, filme la formation des Spetsnaz, la discipline de fer à laquelle ils sont soumis, les épreuves qu’ils doivent subir avant de pouvoir coiffer le fameux béret rouge.

Le Fils creuse deux sillons. D’une part, il raconte le vide que laisse dans la vie d’une père et d’une mère la mort brutale d’un fils. On aurait pu imaginer une enquête policière pour reconstituer les conditions exactes de cette mort. On aurait pu imaginer une succession de témoignages face caméra de proches revenant sur les épisodes de la vie du défunt. Mais ce n’est pas le cas. Le documentaire préfère suivre les parents dans leur lent travail de deuil. On les voit présider, la larme à l’œil, un banquet du souvenir, puis inaugurer une statue qui viendra décorer la tombe de leur fils.

D’autre part, Alexander Abaturov filme la formation des Spetsnaz. On ne comprend pas vraiment son point de vue. S’agit-il de dénoncer la brutalité qui règne dans les rangs de l’armée ou le patriotisme qui anime les soldats ? S’agit-il au contraire de glorifier la force et la discipline ? Le propos n’est pas clair. Et Le Fils est trop court – il dure une heure et onze minutes seulement – pour nous apprendre quoi que ce soit sur l’origine sociologique des jeunes militaires, leur motivation idéologique, le contenu pratique et théorique de leur formation ou leur affectation ultérieure.

La bande-annonce

Un commentaire sur “Le Fils ★☆☆☆

  1. Ping Paradis ★★☆☆ | Un film, un jour

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