Tout ce que le ciel permet ★★☆☆

Carey Scott (Jane Wyman) est une jeune veuve que l’héritage confortable de son mari tient à l’abri du besoin. Ses deux enfants ont quitté la maison familiale pour poursuivre leurs études à New York : Ned fait du droit, Kay des sciences humaines.
La petite ville cossue de Nouvelle-Angleterre où Carey habite est volontiers portée aux ragots. Elle pousse Carey à se remarier avec un veuf qui lui ressemble. Mais le cœur de Carey va s’enflammer pour Ron Kirby, son jardinier, qui vit dans la campagne sans se mêler des affaires des hommes. Leur couple se heurte vite à la réprobation générale.

Ce film tourné en 1955 met en scène une héroïne très moderne. Cette cougar avant l’heure défie les conventions de la société pour l’amour d’un homme plus jeune qu’elle, issu d’une autre classe sociale. Il y a quelque chose de L’Amant de Lady Chatterley, l’érotisme en moins, dans Tout ce que le ciel permet.
L’effet en est un peu édulcoré par le choix de Rock Hudson pour interpréter le rôle du séduisant jardinier. Séduisant, Rock Hudson l’est assurément. Mais il est trop vieux pour le rôle – ou Jane Wyman trop jeune pour le sien. Et le spectateur aujourd’hui connaît son orientation sexuelle qui rend les baisers échangés moins crédibles.

Tout ce que le ciel permet est un des films les plus connus de Douglas Sirk, le réalisateur de Écrit sur du vent et Le Temps d’aimer et le Temps de mourir. On y retrouve les principales caractéristiques de ses grands mélodrames : la dénonciation du conformisme et de la bienpensance, un romantisme assumé – qui lui font parfois dangereusement tangenter le roman-photo – des couleurs chaudes, saturées, la symbolique des décors (escaliers, fenêtres)…

À sa sortie, Tout ce que le ciel permet avait fait un flop. Puis Douglas Sirk a été redécouvert. Aujourd’hui, ses films produisent un effet ambigu : ils sont si démodés qu’ils en deviennent intemporels.

La bande-annonce

Un commentaire sur “Tout ce que le ciel permet ★★☆☆

  1. Ce film était le préféré de Sirk. Ces couleurs saturées sont oniriques … on ressent bien l opposition du monde de la ville autour de l église et du monde de la nature dans lequel évolue le jardinier joue par Rock Hudson. Ce film est rousseauiste. L apparition du cerf à la fin du film, qui observe les deux amoureux comme pour les protéger est un beau moment de poésie !

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