Charlotte a dix-sept ans – bien qu’elle en fasse facilement cinq de plus. Elle vient de connaître son premier chagrin d’amour qui vient de lui confesser son homosexualité (sic) après deux ans de relation (re-sic). Charlotte peut compter sur ses deux amies d’enfance pour la consoler : Mégane, qui tempête contre le monde et ses injustices, et Aube, qui essaie de cacher sans y parvenir son inexpérience avec les garçons.
Les trois jeunes filles trouvent un job dans un magasin de jouets. L’ambiance y est très détendue. Les garçons qui y travaillent leur réservent un joyeux accueil. Charlotte y collectionne les conquêtes au point de s’y faire une funeste réputation.
Nous vient du Canada ce petit objet filmique difficile à classer. S’agit-il d’un petit film amateur tourné à la va vite en noir et blanc par une bande de copains façon Clerks ? D’un teen movie racontant les émois amoureux d’une poignée d’adulescents façon Friends ? D’un pamphlet féministe revendiquant le droit des femmes au donjuanisme ou au polyamour façon Lutine ?
Un peu des trois. et c’est bien là que le bât blesse.
Soit on trouvera à ce film hors normes, qui joue sur ces trois tableaux, une fraîcheur originale. Soit on lui reprochera de ne pas savoir à quel sein (!) se vouer, quel parti prendre.
Dans un cas comme dans l’autre, on lui reconnaîtra néanmoins de ce côté-ci de l’Atlantique la saveur inégalable de ses truculents québécismes qu’on aurait eu bien du mal à comprendre sans les sous-titres.