Zombi child ★☆☆☆

En 1962, à Haïti, Clairvius Narcisse est victime d’une tentative de zombification. Empoisonné, il est laissé pour mort, mis en bière, inhumé. À la nuit tombée, des hommes déterrent son cercueil. Réduit à l’état de mort-vivant, privé de parole, de volonté, il est employé dans une plantation de canne à sucre. Mais Clairvius, après avoir mangé un morceau de viande, retrouve une partie de sa conscience et réussit à s’enfuir.
De nos jours, sa petite-fille Mélissa, intègre en classe de seconde la Maison de la Légion d’honneur, un établissement scolaire réservé aux jeunes filles dont l’un des parents s’est vu attribué la Légion d’honneur ou l’Ordre national du mérite. Un groupe de jeunes filles accepte de l’accueillir dans la sororité à condition que Mélissa partage avec elles un secret.

Zombi sans e. L’orthographe du titre interpelle. Elle se décrypte aisément. Zombie est dérivé de l’anglais. Zombi est utilisé à l’origine en français, dérivé de zonbi en créole haïtien, nzumbe ou nzambé en kimbundu/kikongo (merci Wikipédia).
Il s’agit donc d’un zombi haïtien, baigné dans une culture ancestrale, pas d’un de ses vulgaires ectoplasmes hollywoodiens qui – comme le relève une des étudiantes de la Légion d’honneur, friande du genre -se déplaçait à tâtons avant de connaître, dans le cinéma le plus contemporain, une soudaine accélération de leur vélocité (Cf. les zombies sprinteurs de 28 jours après ou World War Z).

Dans un montage alterné, Zombi Child tisse deux fils narratifs. D’un côté on suit Clairvius Narcisse en 1962, Lazare haïtien, ramené à la vie par un sortilège vaudou dont il essaie de se désenvoûter. Histoire sans parole languissante qui filme des paysages sauvages et grandioses. De l’autre, on suit une bande de jeunes filles façon Virgin Suicides dans leur lycée hors norme : la maison de Saint-Denis de la Légion d’honneur dont on s’étonne que l’atmosphère si particulière n’ait pas déjà inspiré le cinéma.

Zombi Child a plus de défauts de qualités. Les plus irritants sont ceux qui constellent la description de la vie des lycéennes de la légion d’honneur. Pourquoi avoir prêté à ces jeunes filles de bonne famille un vocabulaire de cagoles ? Pourquoi leur avoir donné comme enseignant d’histoire Patrick Boucheron qui leur assène un discours digne d’une leçon d’ouverture au collège de France sur les « hoquettements » du dix-neuvième siècle auquel il n’y a guère ed chance que des lycéennes de seconde, aussi précoces soient-elles, entendent goutte ?
Mais le plus grave est l’ennui que distille ce film de près de deux heures dont le scénario étique se résume à rien, ou du moins à pas grand-chose. Bertrand Bonello tenait pourtant là un sujet fascinant qu’il gâche à force de paresse. Quel dommage !

La bande-annonce

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *