Pauvre Georges ! ★☆☆☆

Georges (Gregory Gadebois) est en pleine crise de la quarantaine. Il enseigne le français dans un collège privé de Montréal. Mais ni son métier, ni les disputes qui opposent ses collègues ne l’intéressent plus.
Sa femme (Monia Chokri) et lui se sont installés à la campagne loin des désagréments de la grande ville. Un jour, à son retour du travail, Georges y surprend un intrus. Zach est un adolescent sans repères qui a abandonné l’école. Contre toute raison, et en dépit des réticences de son épouse, Georges se met en tête de lui donner des leçons particulières.

Pauvre Georges ! est l’adaptation du roman éponyme de Paula Fox. Il a été écrit en 1967 et traduit en français en 1989 seulement. Son action se déroule à Manhattan et dans l’Etat de New York.

On pourrait croire, à la lecture de son pitch, qu’il s’agit d’un énième feel good movie où un enseignant en pleine crise de vocation va retrouver goût à la vie en sauvant un sauvageon de l’échec scolaire. Mais le film ne prend pas cette direction. Et c’est tant mieux. Au lieu de sombrer dans le pathos mielleux de la comédie sociale, il prend le parti du drame façon Ozon ou Chabrol. En effet, la rencontre avec Zach marque pour Georges le début d’une série de déconvenues.

Le sujet pourrait être stimulant et on imagine volontiers que le livre de Paula Fox – que je n’ai pas encore lu – sait tenir la corde entre la satire sociale mordante et le portrait désabusé d’un anti-héros. Mais le film n’y parvient pas.
Il entoure Georges d’une série de seconds rôles : une sœur lestée d’un mioche insupportable (Pascale Arbillot), un prof de maths désabusé (Stéphane De Groodt), une voisine alcoolique lassée des infidélités de son mari, un autre couple de voisins snobs jusqu’à la caricature…

L’histoire pourrait évoluer dans toutes sortes de directions. Elle choisit la plus excessive, la moins crédible. Au risque de laisser le spectateur sur le bord du chemin.

On se faisait pourtant une joie de retrouver Claire Devers, Caméra d’or à Cannes en 1986 pour son premier film Noir et Blanc, en lice trois ans plus tard dans la sélection officielle pour Chimère [j’ai un souvenir très précis de ce film, vu pourtant il y a plus de trente ans dans une salle désormais disparue du vieux Toulon : un naufrage complet malgré l’incroyable sensualité de la moindre des apparitions de Béatrice Dalle]

La bande-annonce

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