Ville Neuve ★☆☆☆

Joseph, la soixantaine, est au bout du rouleau. Après une rixe, il quitte la ville et part dans une maison prêtée par un ami au bord de la mer. Il convainc Anna, son ex-femme, de l’y rejoindre.

Librement adapté d’une courte nouvelle de Raymond Chandler, La Cabane de Chef, Ville Neuve est un film d’animation canadien. De la Belle Province, ses personnages ont l’accent reconnaissable entre mille. Ils en partagent la même histoire, l’action se déroulant en 1995, à la veille du référendum sur l’indépendance du Québec dont on sait qu’il échoue d’un cheveu mais auquel le réalisateur, usant de la liberté que lui autorise la fiction, donne un résultat différent.

Ville Neuve ne manque pas de qualités esthétiques : mobilisant une cohorte de dessinateurs sur plusieurs années, il impressionne par la beauté formelle de son encre de Chine et de ses lavis. Mais le recours à l’animation ne coule pas de source et on peut se demander sa valeur ajoutée, si ce n’est pour quelques scènes oniriques pas toujours compréhensibles, par rapport à un film qui aurait été tourné en plans réels.

Mettant en scène un vieil homme désabusé qui fait retour sur sa vie, Ville Neuve se veut une réflexion, aussi bien intime que politique, sur les choix qu’on fait et qu’on regrette, sur les rêves qu’on n’a pas réalisés. Sa gravité, son austérité inspirent deux réactions contradictoires : le recueillement et l’écrasement.

La bande-annonce

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