Frankie ★☆☆☆

Françoise Crémont alias Frankie (Isabelle Huppert) est une star internationale du cinéma. Atteinte d’un cancer incurable, elle sent sa fin s’approcher. Pour ses dernières vacances, à Cintra au Portugal, elle réunit tous ses proches : Michel, son premier mari (Pascal Greggory) qui a fait son coming out depuis qu’elle l’a quitté, Paul, le fils qu’elle a eu avec lui (Jérémie Rénier) qui va s’installer à New York après une énième déception amoureuse, Jimmy, son mari actuel (Brendan Gleeson), inconsolable du deuil à venir, Sylvia, la fille (Vinette Robinson) que celui-ci avait eu d’un premier lit, elle-même accompagnée de Ian, son mari, qu’elle s’apprête à quitter, et de Maya, sa fille en pleine crise d’adolescence. Complètent ce cercle strictement familial Ilene, l’ancienne coiffeuse de Frankie (Marisa Tomei) et Gary, son compagnon (Greg Kinnear), un chef opérateur qui a décidé de passer à la réalisation.

On attendait beaucoup, à Cannes, en compétition officielle, du nouveau film de Ira Sachs, le réalisateur new yorkais, remarqué pour ses précédents films : Brooklyn Village, Love is strange, Keep the Lights on… La déception a été grande.

Cet assemblage cosmopolite – un réalisateur new yorkais, une star française, des acteurs anglais, belge et irlandais, un tournage au Portugal – ne fonctionne pas. On dirait du Woody Allen pas drôle, du Rohmer sans élégance.

Le scénario se déroule en une seule journée du lever jusqu’au coucher du soleil (filmé dans un long plan fixe comme un tableau de maître qui sauverait presque à lui seul le film si on lui manifestait une indulgence coupable). Il se déroule dans les rues et les environs de Cintra où les personnages, rarement immobiles, sont filmés en pleine déambulation, au point d’en devenir un tic.
Chacun des neuf personnages est successivement montré en compagnie d’un autre. Les esprits mathématiques auront calculé que le nombre de possibilités s’élève  à trente-six et que le film aurait pu être très très long. Heureusement certains face-à-face nous sont épargnés tandis que d’autres sont élargis à un troisième participant.
Chaque dialogue est censé raconter une histoire : le coming out de Michel, le déménagement de Paul, le chagrin de Jimmy, la rupture de Sylvia, les amourettes de Maya, etc. Le récit est si kaléidoscopique qu’on ne s’attache à personne. Sinon peut-être à Isabelle Huppert qui – malgré le ras-le-bol que je ne manque pas d’exprimer à chacun de ses films – est impériale dans un film où, pour une fois, elle n’interprète pas le rôle d’une femme toxique.

La bande-annonce

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