Ceux qui travaillent ★★☆☆

Chaque matin, le réveil de Frank Blanchet (Olivier Gourmet) sonne à 5h45. Dans une maisonnée endormie, il se lève le premier, passe sous une douche glacée, prépare le café de sa femme et de ses enfants, revêt costume et cravate et s’en va travailler. Cet autodidacte s’est fait une place dans une société suisse de transport maritime. Sa vie s’écroule après qu’il a pris une décision difficile dont sa direction lui fait porter seul la responsabilité.

Ceux qui travaillent est un drame social sur le monde du travail. Ce n’est pas le premier. Ce ne sera sans doute pas le dernier. Dans Le Couperet de Costa-Gavras, José Garcia incarnait un cadre prêt à assassiner ses concurrents pour retrouver un emploi. In the Air mettait en scène un consultant cynique, joué par George Clooney, chargé d’aider des employés licenciés à rebondir. Jean-Paul Darroussin interprétait dans De bon matin le rôle d’un employé de banque suicidaire.

Comment réagit-on à la perte de son travail lorsqu’on a organisé sa vie autour de lui ? Comment regagne-t-on l’estime de soi ? Comment annonce-t-on la nouvelle à sa famille ? Comment réagit-elle ? Telles sont les questions que pose Ceux qui travaillent qui a une façon surprenante d’y répondre, dans un dénouement aussi sobre que glaçant. Mais le problème de ce film est qu’il installe son héros dans une situation bien particulière.

Franck Blanchet, on l’a dit, travaille dans le transport maritime. Un capitaine le contacte en urgence : un clandestin s’est glissé à bord de son bateau durant l’escale de Monrovia. L’équipage l’a isolé, craignant le virus d’Ebola. Que faire ? Revenir au Liberia et débarquer le clandestin discrètement ? Continuer la route jusqu’à Marseille avec le risque que le bateau et son équipage soient mis en quarantaine ? Ces deux options présentent un coût que la compagnie de Franck Blanchet, en situation financière fragile, ne peut supporter. Le dilemme auquel il est confronté est déchirant.

Antoine Russbach aurait pu se focaliser sur ce sujet : comment les lois du capitalisme obligent-elles ses acteurs à des choix cornéliens ? Il choisit d’en traiter un autre, plus convenu. Dommage…

La bande-annonce

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