Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part ★★★☆

Les quatre enfants d’Aurore (Aurore Clément) l’entourent pour son soixante-dixième anniversaire dans sa grande maison de campagne : Jean-Pierre (Jean-Paul Rouve), l’aîné, est marié et père de famille mais n’a jamais oublié son premier amour ; Juliette (Alice Taglioni) apprend qu’elle attend enfin son premier enfant ; Mathieu (Benjamin Lavernhe) n’ose pas avouer sa flamme à une collègue de bureau ; Margaux (Camille Rowe), la benjamine, n’arrive pas à vivre de son art.

Dans les années 2000, comme la France tout entière, j’ai cédé à la Gavalda-mania. Je l’ai découverte avec Je l’aimais (porté à l’écran par Zabou Breitman avec Daniel Auteuil et Marie-Josée Croze). Deux ans plus tard, je dévorais d’une traite  les six cents pages de Ensemble c’est tout (adapté par Claude Berri himself avec Audrey Tautou et Guillaume Canet). Du coup, j’achetais son tout premier recueil de nouvelles au titre tarabiscoté. Et puis Anna Gavalda a disparu. En 2013, elle a publié Billie, étrillé par la critique, que je n’ai pas lu. Et en 2017 un recueil de nouvelles qui sent trop les fonds de tiroir pour être crédibles.

Il a fallu attendre plus de vingt ans pour que Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part soit porté à l’écran. La tâche en est revenue à Arnaud Viard. En 2003, ce jeune réalisateur signait son premier film, Clara et moi, pour lequel j’avais eu un coup de foudre, au point de le classer dans mon Top 10 et d’en acheter la BO. ce blog n’existait pas encore ; mais je lui aurais mis sans hésiter quatre étoiles.

Il n’est pas facile de porter à l’écran un recueil de nouvelles. Je n’ai qu’un souvenir très confus de leur contenu. Aussi serai-je bien incapable de dire lesquelles Arnaud Viard a retenues, lesquelles il a écartées dans ce film choral quit met en scène quatre frères et sœurs.

Les acteurs y sont parfaits, à commencer par Jean-Paul Rouve qui, depuis quelques années, abandonne peu à peu le registre comique qui a fait son succès. Il est très émouvant dans le rôle de ce quadragénaire nostalgique, dévoré par le regret. Elsa Zylberstein a un petit rôle. C’est le troisième film d’elle qu’on voit en quinze jours après Selfie et Je ne rêve que de vous, tous deux sortis le 15 janvier. Et on réalise que sa voix haut perchée et ses yeux qui rient manquent au cinéma français. Enfin, il y a Camille Rowe, qui, non contente d’être la plus belle fille au monde, démontre qu’elle sait jouer.

Leurs vies banales ressemblent aux nôtres, avec leurs joies et leurs peines. On pleure beaucoup. Mais Je voudrais… n’en est pas pour autant un film larmoyant. Car ses larmes sont pudiques. Ses larmes font paradoxalement du bien. Je voudrais… est un feel-good movie triste, un mélodrame qui fait du bien.

La bande-annonce

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