La Beauté des choses (1995) ★☆☆☆

À Malmö, en 1943, Stig est lycéen. Il étouffe dans sa famille et jalouse son frère aîné qui a quitté le foyer. Une nouvelle professeure, la petite trentaine, vient d’arriver de Stockholm. Un jeu de séduction commence entre Stig et Viola qui deviennent bientôt amants. Leur relation se déroule au vu et au su de Kjell, le mari de Viola, un représentant de commerce, mélomane et alcoolique.

La Beauté des choses est le dernier film de Bo Widerberg, un réalisateur suédois mort en 1997 dont la réputation a été éclipsée par la renommée envahissante de son compatriote Ingmar Bergman. Il avait beau avoir remporté le Grand Prix du jury à Berlin et avoir été nommé aux Oscars du meilleur film étranger, il était resté inédit en France et n’est sorti dans les salles que mercredi dernier.

Le titre original, Lust och fägring stor, se traduit difficilement. Je remercie mon ami Johan Frisell de m’y avoir aidé. Il est tiré d’un psaume récité au début de l’été dans les collèges. Le titre français ne veut pas dire grand chose ; le titre anglais (All Things Fair) non plus.

Son thème est sulfureux (le film, fort sage, a été pourtant autorisé à tous les publics par le CNC quand bien même Allociné et l’Officiel affichent à tort une interdiction aux moins de douze ans) : les relations entre un jeune homme et une « milf ». Le thème n’est pourtant pas nouveau : Le Diable au corps, Le Blé en herbe, Le Lauréat , Mourir d’aimer (inspiré de faits réels que Georges Pompidou résuma dans une formule qui fit date), sans parler du Souffle au cœur qui y ajoutait une dimension incestueuse.
On aura noté que l’ensemble des livres et des films mentionnés ci-dessus mettaient en scène un jeune garçon et une femme plus âgée. La question de la pédophilie et du consentement ne s’y posait pas. Pas encore.

Stig est sans l’ombre d’un doute mineur. Pourtant, il n’y a aucun parfum de scandale dans la relation qu’il noue avec Viola. Consentants, ils le sont l’un et l’autre. Le plus érotique du film est peut-être son affiche qui, hélas, ne correspond à aucune des images que l’on voit dans le film.

Sa première partie est la plus intéressante où les deux protagonistes se rencontrent, se frôlent, se séduisent. Le premier baiser est échangé dans une scène que la bande-annonce dévoile. La suite est hélas plus fade. Le trio déroutant qui se crée avec le mari, dont le consentement à l’adultère dont il est victime doit autant à son éthylisme qu’à sa largesse d’esprit, n’est guère crédible. Le film se termine par une scène que je n’ai pas comprise. Qui voudra me l’expliquer en mp en sera remercié !

La bande-annonce

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