Un fils ★★★☆

Fares (Sami Bouajila dont la carrière depuis trente ans n’est pas sans rappeler celle de Roschdy Zem, le César du meilleur acteur en moins), Meriem (Najla Ben Abdallah) et leur fils Aziz appartiennent à la classe aisée tunisienne. Cette famille heureuse, en week-end dans le Sud du pays, à une encablure de la Libye que la guerre civile déchire en cet automne 2011, tombe dans une embuscade. Aziz prend une balle perdue. Transporté à l’hôpital, il doit d’urgence recevoir une greffe de foie. Son père est bien entendu volontaire….

Un fils commençait mal. Une affiche hideuse. Une bande-annonce confuse. Et puis un sous-texte qu’on sent venir à cent pas à la ronde : qu’est ce qu’être père ? les liens du cœur sont-ils plus forts que les liens du sang ?

Par les miracles d’un scénario étonnant, qui réussit tous les quarts d’heure à renverser les perspectives et à relancer l’action, Un fils maintient tout du long la pression. J’ai rarement été aussi happé dans une histoire à laquelle on aurait tort de reprocher son manque de crédibilité : son arrière-plan déchirant est celui des révolutions arabes, en Tunisie ou en Libye, où les comportements les plus sordides sont devenus hélas possibles. J’ai rarement eu autant d’empathie pour les personnages, pour ce père noyé dans sa colère, pour cette mère perdue dans sa culpabilité.

Un fils aurait mérité quatre étoiles. Une récompense que je réserve aux « grands » films voués à rester dans les mémoires comme le seront à mon sens 1917 ou Scandale ce trimestre. Un fils sera hélas oublié fin 2020 à l’heure des palmarès. C’est bien dommage car c’est un film remarquable.

La bande-annonce

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