Parlement ★☆☆☆

Samy est jeune et plein d’allant. Il vient d’être recruté au Parlement européen pour y travailler auprès d’un eurodéputé français, centriste et passe-muraille. Il découvre non sans effroi la machinerie européenne que le récent Brexit a rendue bien cafardeuse. Il y fait vite la rencontre de deux autres assistants : Rose, une Britannique obligée, à son corps défendant, d’assister une Eurosceptique pro-Brexit et Thorsten, un Allemand qui travaille auprès de la conseillère politique, particulièrement machiavélique, d’un groupe de droite.
Embobiné par un lobbyiste italien, Samy doit rédiger pour son député un rapport sur la pêche et défendre un amendement pour la protection des requins.

Une série drôle et pédagogique à la fois sur le Parlement européen qui combattrait  avec humour les lieux communs qui circulent au sujet de cette institution et nous en ferait découvrir les arcanes ? On dit oui ! Et on sermonne nos enfants pour la regarder avec nous, malgré leurs sourcils sceptiques et leurs bâillements d’ennui, quitte à se serrer un peu sur le sofa familial devenu trop petit depuis qu’ils ont trop vite grandi.

Il faut reconnaître à France Télévisions un sens élevé du service public pour avoir développé ce sitcom politique et europhile. L’idée en était excellente, qui louche vers les séries anglo-saxonnes Veep et The Thick of It. Mais, faute de moyens, le résultat ne convainc pas.

Parlement n’est pas sans charme, à commencer par ses personnages : Xavier Lacaille (Samy) joue très bien le bizuth de bonne volonté, un peu perdu dans son costume mal ajusté – même si son ignorance des principes les plus élémentaires de la procédure européenne laisse dubitatif sur le sérieux de son recrutement. Liz Kingsman est touchante dans le rôle d’une jeune Britannique rivée à une députée pro-Brexit frappadingue.
Parlement n’est pas sans humour qui décoche quelques piques, souvent politiquement incorrectes, à l’arrogance allemande ou au siège de Strasbourg.
Mais Parlement manque désespérément d’un ingrédient essentiel : un scénario qui tienne la durée et donne envie, à la fin de chaque épisode, aussi bref soit-il (vingt-six minutes seulement), de regarder le suivant.

Du coup Parlement manquera sa cible. Il décevra les europhiles et n’attirera pas les eurosceptiques. Nos deux dadais ont déserté le sofa familial dès la fin du premier épisode. Soupirs….

La bande-annonce

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