Le Challat de Tunis ★★★☆

Le Challat de Tunis est un documenteur, une enquête menée par une réalisatrice dans les rues de Tunis qui entremêle la réalité et la fiction.
Son point de départ : une légende urbaine. En 2003, un mystérieux motocycliste terrorisait Tunis en balafrant de sa lame (« challat ») les fesses des femmes qu’il jugeait impudiques.

Qui était le « challat » ? A-t-il été appréhendé ? Jugé ? Condamné ? Relâché depuis ? Kaouther Ben Hania mène l’enquête. Elle retrouve Jallel Dridi, qui prétend être le challat et qui, en effet, avait été arrêté en 2003.

Tout n’est pas vrai dans son film.
Le témoignage des femmes balafrées par le challat l’est assurément. En revanche cette mère maquerelle qui commercialise un virginomètre à l’efficacité douteuse est un personnage de fiction. Comme ce jeune islamiste qui conçoit un jeu vidéo inspiré des exploits du challat.

Le machisme le plus primitif semble encore dominer les mentalités en Tunisie. Maman ou putain, la femme n’a pas la maîtrise de son corps. C’est elle qui pêche en l’exposant dans l’espace public et en excitant le regard du mâle.

On rit souvent devant Le Challat de Tunis tant les situations sont excessives tel les efforts déployés par Jallel Dridi pour plonger son virginomètre dans les urines de sa fiancée. Mais le malaise domine face à ce que ce documenteur nous dit de la misère sexuelle qui semble prévaloir dans les rues de Tunisie, printemps arabe ou pas.

La bande-annonce

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *