Cette sacrée vérité (1937) ★★★☆

Jerry et Lucy Warriner sont jeunes, beaux, follement riches. Ils mènent chacun de leur côté une vie très libre qui les conduit à se décider de se séparer. Le juge qui prononce leur divorce leur laisse toutefois quatre-vingt-dix jours pour se rétracter. Jerry et Lucy profitent de ce délai pour nouer des intrigues romantiques… et pour saboter celles de leur conjoint.

Cette sacrée vérité (1937) est peut-être le film le plus emblématique d’un genre qui marqua l’âge d’or de Hollywood : la comédie du remariage. Le principe en était simple, autant que loufoque : un couple marié se sépare puis se retrouve. À la vérité, il s’agissait moins pour les studios hollywoodiens de parler de remariage que d’adultère, dont l’évocation était censurée par le code Hays. Sur cette base là, Hollywood réalisa des chefs d’œuvre d’humour et de légèreté : L’impossible Monsieur Bébé, Indiscrétions, La Dame du vendredi, Madame porte la culotte où l’on retrouve métronomiquement Katharine Hepburn, Cary Grant, James Stewart, Spencer Tracy.

Cette sacrée vérité coche toutes les cases de la comédie du remariage parfaitement huilée. Le tandem Cary Grant/Irene Dunne s’y montre d’une réjouissante complicité – au risque de miner un scénario qui repose, au départ, sur leur séparation. Les seconds rôles sont hilarants, les situations loufoques à souhait se succèdent à un rythme fou. Les dialogues surtout sont d’une ébouriffante malice, la traduction ne parvenant pas toujours à en retranscrire le sel.

Le seul défaut de Cette sacrée vérité est paradoxalement sa perfection. Tout y est si huilé, si drôle, si remarquablement enchaîné qu’on finit presque par s’y ennuyer.

La bande-annonce

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