Chongqinq Blues (2010) ★☆☆☆

Un père, capitaine au long cours, revient à Chongqinq, au Sichuan, où il a quitté quinze ans plus tôt femme et enfant. Son fils vient d’être tué lors d’un fait divers sanglant : une prise d’otages dont il a été l’auteur dans un supermarché et qui a mal tourné. Le père cherche à comprendre les circonstances de ce drame. Pour ce faire, il reprend contact avec ses proches : son ex-épouse qui lui reproche amèrement sa défection, un ami de longue date dont le propre fils était très proche du sien, le docteur que son fils a pris en otage et enfin la jeune femme qui venait de le quitter en le plongeant dans le désespoir.

Chongqinq Blues avait été projeté au festival de Cannes en 2010. Mais il était resté longtemps inédit. Le succès mérité du dernier film de Wang Xiaoshuai, So Long, My Son, a incité ses distributeurs à le programmer en salles où il est sorti en catimini entre deux confinements.

Qui a aimé ce dernier film trouvera un intérêt particulier à voir Chongqing Blues. Car il y trouvera les paysages – les bords du Yang-Tsé – et les thèmes – la relation père-fils mise à mal par le fossé intergénérationnel que la Chine post-maoïste ne cesse d’élargir – qui sont à la base du succès de So Long, My Son.

Les gratte-ciel gris qui dominent les berges du Fleuve bleu, filmés dans une brume épaisse, disputent les premiers rôles de ce film cafardeux à ce père et à son fils. On suit l’enquête que mène le premier en reconstituant touche par touche les derniers moments du second, capté par des caméras de sécurité.

Mais Chongqinq Blues n’a pas le souffle de So Long, My Son. Son histoire manque de complexité, sa morale est un peu courte pour soutenir la comparaison avec son autrement plus subtil successeur. On le regardera pour ce qu’il est : un palimpseste à partir duquel a été réalisée une œuvre autrement plus achevée. 

La bande-annonce

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