No Man’s Land ★★★☆

2014. Antoine Habert (Félix Moati) n’a jamais réussi à faire le deuil de sa sœur Anna (Mélanie Thierry), morte au Caire deux ans plus tôt dans un attentat à la bombe. Il croit la reconnaître à la télévision dans les rangs des YPG, ces brigades kurdes qui combattent en Syrie contre Daesh. Pour en avoir le cœur net, il décide de se rendre à la frontière turque où il manque d’être kidnappé par Daesh et doit la vie aux YPG.
Pendant ce temps, trois jeunes Britanniques, Nasser, Paul et Iyad, qui ont grandi ensemble dans les quartiers déshérités de Londres, rejoignent l’État islamique.

No Man’s Land est la nouvelle série d’Arte qui en a diffusé les trois premiers épisodes jeudi dernier mais dont la totalité des huit est dores et déjà accessible sur son site Internet Arte.tv. L’accueil public et critique en est excellent.

No Man’s Land partait pourtant avec un lourd handicap. Il passe après Le Bureau des Légendes dont il reprend tout un volet : les intrigues moyen-orientales de Malotru (prisonnier de Daesh), de Phénomène (infiltrée en Iran), de Raymond Sisteron (qui y perdra un pied) et de Marie-Jeanne (vraie-fausse directrice d’hôtel au Caire dans la dernière saison). Il passe aussi après une mini-série suédoise moins fameuse et pourtant excellente diffusée en début d’année sur Netflix : Kalifat. Il passe enfin après pas moins de quatre films sortis en salles depuis 2016 qui évoquent le courage des combattantes kurdes enrôlées sous la bannière des YPG : Peshmerga de Bernard-Henry Lévy, Filles du feu de Stéphane Breton, Filles du soleil d’Eva Husson et Sœurs d’armes de Caroline Fourest.

On pourrait donc légitimement se lasser de ce ressassement d’intrigues similaires tournées dans les mêmes décors – marocains. C’est d’ailleurs un peu le sentiment qui monte durant les premiers épisodes qui peinent à démarrer. Félix Moati a beau faire la couverture de Télérama, je l’ai trouvé un peu mou dans le rôle de ce frère dévoré par la culpabilité de la disparition de sa sœur, cherchant contre toute raison à en retrouver le fantôme au milieu des peshmergas kurdes et de leurs jolis foulards.

Tout s’accélère à partir de l’épisode six, de loin le plus réussi, qui voit se resserrer les différents fils de la narration. Le rythme ne ralentit pas jusqu’au dernier épisode qui clôt la saison en ouvrant la possibilité de développements ultérieurs. Espérons que le succès de cette première saison permette le tournage d’une suivante.

La bande-annonce

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