Le docteur Malic (Gérard Séty) dirige une clinique psychiatrique menacée par la faillite à Maisons-Laffitte. Un homme mystérieux, qui se prétend colonel de l’armée américaine, lui demande, en échange d’une somme coquette, d’y accueillir pendant quelques jours un patient. L’arrivée d’Alex (Curd Jürgens), dont on apprend qu’il s’agit peut-être d’un atomiste est-allemand passé à l’Ouest, hystérise les services secrets du monde entier qui dépêchent leurs espions dans la clinique du docteur Malic, vite dépassé par les événements.
Henri-Georges Clouzot fut une figure marquante du cinéma français qui réalisa quelques chefs d’œuvre : L’assassin habite au 21, Le Corbeau, Le Salaire de la peur, Les Diaboliques… Les Espions sorti en 1957 est tombé dans l’oubli. Car c’est loin d’être son meilleur film.
Adapté d’un roman d’un écrivain tchèque passé à l’Ouest, Les Espions joue sur deux tableaux sans qu’on parvienne jamais à le prendre au sérieux. Il se présente comme un film d’espionnage classique avec sa cohorte de barbouzes, de kidnappings, de coups de feu. Mais, sans qu’on sache si c’était dans l’intention de son réalisateur ou si c’est l’effet de la maladresse du jeu outré de ses acteurs (Peter Ustinov et Curd Jürgens y sont comme d’habitude calamiteux), il se double d’une ironie qui frise avec la loufoquerie.
Mais, faute d’assumer ce parti pris, comme le fera sept ans plus tard Les Barbouzes de Lautner, Les Espions reste dans un inconfortable entre-deux qui égare le spectateur.
Une curiosité : Les Espions est l’un des premiers films de Patrick Dewaere, âgé de dix ans à peine, qui y interprète un gamin malicieux. Il est crédité au générique sous le nom de Patrick Maurin, son nom de scène