Maigret ★☆☆☆

Une nouvelle énigme se pose au commissaire Maigret de la Brigade criminelle du 36, Quai des orfèvres : le cadavre d’une femme tuée de cinq coups de couteau, retrouvée sans papiers d’identité dans une luxueuse robe de soirée.

Le dernier film de Patrice Leconte est l’adaptation de Maigret et la Jeune Morte, un roman de 1954. Maigret y est fatigué, malade, proche de la retraite – même si Simenon lui consacrera encore une trentaine de romans jusqu’en 1972.

Le célèbre commissaire est interprété par Gérard Depardieu. Il faudrait habiter sur la planète Mars pour l’ignorer tant la campagne de promotion a été omniprésente depuis quelques semaines, à la télévision, (Depardieu a eu les honneurs de La Grande Librairie), au cinéma (où la bande-annonce tourne en boucle depuis trois semaines), sur le flanc des bus….
On pourrait se lasser de notre Gégé national, dire qu’on l’a trop vu comme on le dit parfois d’Isabelle Huppert. On pourrait aussi lui reprocher les choix hasardeux de sa vie privée, comme sa russophilie satrapesque. Mais force est de constater qu’il se coule à merveille dans l’imperméable du commissaire. Il ne lui manque que la pipe – même si on la lui voit à la main sur l’affiche – car son docteur lui a interdit le tabac.

Le problème de Maigret ne vient donc pas de son acteur principal. Il ne vient pas non plus de son réalisateur qui, bien loin des Bronzés du tout début de sa carrière, retrouve les accents crépusculaires et les tons froids de Monsieur Hire, une autre adaptation de Simenon qu’il avait tournée à la fin des années 80 avec un Michel Blanc à contre-emploi et une Sandrine Bonnaire encore toute jeunette.

Le problème de Maigret vient de Maigret lui-même. On l’a tellement lu, on l’a tellement vu (c’est la cinquième fois que ce roman-là est adapté sans parler des dizaines sinon des centaines d’épisodes qu’on a vus avec Jean Richard ou Bruno Crémer) qu’on le connaît par cœur. Son personnage ne nous surprend plus. Et que dire de ses intrigues qui, si elles furent un jour encensées pour leur subtilité, pâlissent (ou jaunissent) au regard de la complexité de toutes celles que mille et un films ou séries nous ont depuis cinquante ans servie ?

La bande-annonce

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