Tropique de la violence ★☆☆☆

Le jeune Moïse a été recueilli, tout bébé, sur une plage mahoraise par une jeune infirmière (Céline Salette) venue secourir des immigrés clandestins débarqués d’un kwassa-kwassa, ces pirogues venues des Comores. Il a grandi dans l’amour de cette mère aimante jusqu’à son décès brutal qui le jette à la rue. Une bande de jeunes du bidonville de Gaza le prend sous sa coupe. Elle est dirigée par Bruce, un adolescent analphabète, drogué et violent.

Sorti en 2016, le court roman de la Mauricienne Nathacha Appanah a immédiatement rencontré un vif succès. Sélectionné pour le Goncourt, le Fémina, le Médicis, couronné par le Fémina des lycéens, il a déjà fait l’objet d’une adaptation en bande dessinée et d’une autre au théâtre. Le réalisateur Manuel Schapira, dont c’est le premier le film, signe son adaptation à l’écran, tournée sur place, à Mayotte et à La Réunion.

Le film a un immense avantage : il nous fait découvrir un territoire méconnu de la République, son cent-unième département, le plus jeune par sa population (la maternité de Mamoudzou enregistre le plus de naissances de France), mais aussi le plus pauvre et sans doute le plus violent.

Cette violence, Manuel Schapira ne l’édulcore pas. Au contraire il la montre frontalement dans un film dont on s’étonne qu’il n’ait pas fait l’objet d’une interdiction aux spectateurs de moins de douze ans ou, à tout le moins, d’un avertissement.

Malheureusement, Tropique de la violence reste prisonnier d’un scénario un peu plat (malgré pourtant la participation de Delphine de Vigan à sa co-écriture) et enferme ses personnages dans des caricatures : l’innocent bambin, l’inquiétant chef de bande, le gentil éducateur…

La bande-annonce

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