Contes du hasard et autres fantaisies ★☆☆☆

Une jeune femme confie à une autre qu’elle est en train d’entamer une romance avec un homme qui se console d’un chagrin d’amour.
Une femme mariée tend un guet-apens sexuel à un écrivain à succès.
Deux anciennes camardes de classe se retrouvent.

Oscar du meilleur film étranger, Drive My Car avait reçu l’an passé un succès public et critique élogieux. Je dois avouer, le rouge au front, n’avoir pas communié dans cet enthousiasme général. Profitant de cette popularité, son producteur a choisi de distribuer en France le précédent film de Ryusuke Hamaguchi qui n’en méritait pas tant.
Il est composé de trois nouvelles indépendantes les unes des autres. Elles sont interprétées par des actrices différentes et n’ont aucun lien entre elles sinon une même construction : une longue discussion entre ses deux personnages principaux qui lentement révèle une vérité étonnante.

Force m’est de reconnaître, comme devant Drive My Car, la maîtrise de Hamaguchi, sa délicatesse, sa cruauté aussi parfois dans la narration de ces trois contes qui louchent du côté de Rohmer et de Hong Sang Soo.
Mais force m’est aussi d’avouer que je me suis considérablement ennuyé devant ces dialogues interminables, à commencer par le premier dans ce taxi tokyoïte dont on ne peut s’empêcher au bout de vingt minutes de se demander la somme astronomique de la course qu’il aura facturée, ou de cet autre dialogue soi-disant érotique qui m’a laissé de marbre. Quitte à aggraver mon cas, je ferais à ce mode narratif, qui consiste à poser la caméra face à deux acteurs et à les laisser dialoguer dans un interminable plan séquence, le reproche de constituer une forme de paresse, de nonchalance à l’égard du spectateur, voire même d’arrogance ou de négation de ce qu’est le cinéma : « ce qui va être dit est tellement passionnant que nul n’est besoin de le mettre en scène ».

La bande-annonce

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