Un Varón ★☆☆☆

La mère de Carlos est en prison ; sa sœur aînée se prostitue. Le jeune homme vit à Bogota dans un foyer qui accueille des enfants des rues. La loi du plus fort sanctionne violemment toute défaillance aux codes hyper-machistes qu’elle y fait régner. Un soir de Noël, tout bascule quand Carlos, parti à la recherche de sa sœur, est violemment pris à partie….

Je reproche souvent dans ce blog à des films de ne pas être novateurs, de traiter un sujet qui l’a été mille fois. Des amis m’en ont fait la remarque : 1. Tu as peut-être déjà vu mille films sur ce sujet – et tu le mentionnes au passage très prétentieusement – mais, nous qui n’avons pas ta culture – ou ta monomanie – cinématographique ne les avons pas tous vus 2. Un film peut être très bon, même s’il traite d’un sujet rebattu : as-tu reproché à La La Land de raconter une histoire d’amour ? à Novembre son enquête policière ?

J’ai ce scrupule au moment de faire à Un Varón le procès déjà mille fois instruit : celui de raconter une histoire qu’on a déjà trop souvent entendue, celle de l’adolescent rebelle, sevré d’amour, qui cache derrière une apparente dureté, un immense manque de tendresse. On pense bien sûr aux Quatre Cent coups de Truffaut ou à l’adaptation de cet excellent roman autobiographique de Auguste Le Breton Les Hauts Murs, qui ne valait pas tripette mais qui bizarrement m’a durablement marqué. Parce que l’action de Un Varón se déroule en Colombie, on pense à La Vierge des Tueurs – qui se déroulait à Medellín je crois – ou à d’autres films latino-américains comme le Chilien Mon ami Machuca ou le Brésilien La Cité de Dieu, sinon bien sûr au Mexicain anthologique Los Olvidados de Bunuel. On pourrait encore citer, si l’on est en mal d’exotisme, l’Italien Miracle à Milan, l’Iranien Les Enfants du soleil ou le Nigérian Beast of No Nation.

Mais je vais essayer d’écouter le reproche de mes proches, de faire abstraction de ces antécédents et d’examiner ce film-là en faisant abstraction de ces films-ci.
Un Varón se situe sur la ligne de crête entre le documentaire et la fiction. J’allais écrire que c’est à la mode  (El Agua utilisait le même procédé en glissant dans une oeuvre de fiction des interviews face caméra) ; mais je ne le ferai pas pour ne pas verser à nouveau dans le même biais.

Le personnage de Carlos est pour le moins troublant. On imagine qu’il cache un lourd secret, incompatible avec les lois de la rue : est-il homosexuel ? ou peut-êre même cache-t-il un corps de fille sous des vêtements de garçon ?
On aurait aimé que ce film très (trop ?) court nous scotche avec un tel coup de théâtre. mais il n’en fait rien. Au contraire : il s’interrompt brutalement en plein milieu d’une intrigue dont on sort frustré de ne pas connaître le dénouement.

La bande-annonce

Un commentaire sur “Un Varón ★☆☆☆

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